La France traverse aujourd’hui une période troublée sur le plan politique. Depuis plusieurs mois, le pays est secoué par une crise sans précédent qui semble atteindre son paroxysme avec la décision du Président Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale et de convoquer de nouvelles élections législatives.
Cette décision inattendue et stupéfiante intervient dans un contexte déjà tendu, marqué par de multiples crises au niveau national et international. De nombreux observateurs s’interrogent sur les raisons profondes qui ont poussé le Chef de l’État à prendre un tel risque politique. Car en précipitant son pays dans de nouvelles élections, Emmanuel Macron prend le pari audacieux de renforcer sa majorité au Parlement, au risque de voir son propre camp s’effondrer.
La dissolution, un choix risqué et incompréhensible
Pour de nombreux analystes politiques, la décision d’Emmanuel Macron est difficilement compréhensible. Rien ne semblait en effet obliger le Président à dissoudre l’Assemblée Nationale. Le quinquennat s’annonçait certes agité, mais le gouvernement disposait jusque-là d’une majorité suffisante pour faire passer ses réformes.
La décision du Président Macron de dissoudre l’Assemblée Nationale est un immense saut dans l’inconnu, aux conséquences incalculables pour le pays.
Le Figaro, dans son éditorial
En décidant de jouer son va-tout, Emmanuel Macron prend le risque de voir son camp politique exploser en plein vol. Car dans un contexte de crise et de défiance envers le pouvoir, rien ne garantit que les Français donneront une majorité claire à la coalition présidentielle lors des prochaines législatives. Le spectre d’une Assemblée ingouvernable, fragmentée entre différents blocs antagonistes, n’est pas à exclure.
Les Jeux Olympiques, rendez-vous manqué
Autre paradoxe de cette dissolution surprise : elle intervient à un mois des Jeux Olympiques de Paris. Cet événement planétaire devait être l’occasion pour la France de briller sur la scène internationale. Des années de préparation, d’investissements colossaux, pour offrir au monde le visage d’un pays ambitieux et conquérant.
Mais en plongeant le pays dans la fièvre électorale en plein été, Emmanuel Macron prend le risque de gâcher la fête. Les JO pourraient ainsi passer au second plan, éclipsés par les querelles politiciennes. Un rendez-vous manqué pour la France qui aurait pu profiter de ce moment de grâce pour resserrer ses liens avec la communauté internationale.
L’étrange suicide du macronisme
Mais le plus grand perdant de cette dissolution pourrait bien être Emmanuel Macron lui-même. En jouant son destin politique sur un coup de dés, le Président s’expose à un cinglant désaveu des urnes. Un échec électoral signerait la fin prématurée du quinquennat et l’entrée dans une période de cohabitation périlleuse.
Pire, une défaite du camp présidentiel acterait la mort définitive du macronisme, ce mouvement politique « disruptif » qui avait bousculé le paysage en 2017. Cinq ans après son accession au pouvoir, force est de constater que le bilan d’Emmanuel Macron est mitigé. Les réformes promises se font attendre, le pays semble plus fracturé que jamais. En précipitant des législatives à hauts risques, le Président joue son va-tout. Au risque de tout perdre.
Emmanuel Macron aura réussi son pari le plus fou : acter la mort du macronisme de ses propres mains, en précipitant des élections suicidaires pour son camp.
Edouard Tetreau, essayiste
La dissolution de l’Assemblée Nationale par Emmanuel Macron est donc un choix politique aussi inattendu que lourd de conséquences. En jouant son destin sur un scrutin à hauts risques, le Président s’expose à voir son propre camp voler en éclats. Une défaite électorale signerait la mort du macronisme et l’entrée dans une période d’instabilité politique inédite. Les semaines à venir s’annoncent donc décisives pour l’avenir du pays. Emmanuel Macron jouera-t-il son va-tout jusqu’au bout ? Réponse dans les urnes.