À trois jours d’un scrutin crucial, le Président Emmanuel Macron se retrouve au cœur d’une polémique suite à son intervention télévisée lors des commémorations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie. Ses opposants l’accusent de détourner cet événement historique à des fins électoralistes, tandis que ses soutiens assument une stratégie de “mobilisation de l’électorat”. Le chef de l’État joue-t-il son va-tout pour les élections européennes ?
Une intervention présidentielle qui ne passe pas inaperçue
Ce jeudi 6 juin, Emmanuel Macron s’est exprimé aux journaux de 20 heures de TF1 et France 2, en marge des cérémonies du 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie. Une prise de parole qui n’a pas manqué de faire réagir, à quelques jours seulement des élections européennes.
Malgré le contexte commémoratif, le Président a tenu à évoquer ce rendez-vous électoral, estimant que c’était “essentiel pour la vie du pays et le cours de la nation”. Une justification qui n’a pas convaincu ses détracteurs, prompts à dénoncer une récupération politique de l’événement.
L’opposition dénonce une “instrumentalisation”
Plusieurs responsables de l’opposition ont vivement réagi à l’intervention présidentielle, à l’instar du député LR Éric Ciotti qui a fustigé sur Twitter “l’indécence” d’Emmanuel Macron, l’accusant “d’instrumentaliser une commémoration qui devrait tous nous rassembler”.
Le Rassemblement National n’a pas été en reste, Marine Le Pen dénonçant “un mélange des genres inacceptable” et “une offense à la mémoire de ceux qui se sont battus pour notre liberté”. Des critiques partagées par la gauche, Jean-Luc Mélenchon regrettant une “récupération indigne” de ce moment d’unité nationale.
La majorité assume une “mobilisation” de l’électorat
Du côté de la majorité présidentielle, on assume cette prise de parole à haute portée symbolique et électorale. “On n’a plus 50 000 solutions pour mobiliser notre électorat…” glisse ainsi un proche soutien du Président, confirmant l’enjeu crucial de cette intervention.
“Ça sera décompté du temps de parole de Valérie [Hayer], et alors ? On assume.”
Un soutien d’Emmanuel Macron
L’entourage du chef de l’État revendique ainsi une “position d’apaisement, de surplomb et d’équilibre” afin de convaincre les indécis et remobiliser un électorat qui semblait jusqu’ici peu enthousiaste. Un pari risqué à quelques jours du scrutin.
Vers un “sursaut” ou un “blocage” de l’Europe ?
Sur le fond, Emmanuel Macron a mis en garde contre le risque de voir “l’Europe se retrouver bloquée” si la France et d’autres grands pays envoient “une très grande délégation d’extrême droite” au Parlement européen. Un scénario catastrophe qui justifierait, selon lui, d’en “appeler à un sursaut”.
En jouant ainsi son va-tout à quelques jours du scrutin, quitte à subir les foudres de l’opposition, le Président mise sur une mobilisation in extremis de son camp pour éviter une débâcle annoncée. Réussira-t-il son pari ? Réponse dimanche dans les urnes.