C’est une bien étrange et sombre affaire qui vient secouer la quiétude des automobilistes lyonnais. Le 28 mai dernier, une découverte aussi inattendue que macabre a été faite sur l’autoroute M7, à hauteur de la commune de La Mulatière. Entre les glissières de sécurité centrales gisait le corps sans vie d’un homme, visiblement décédé depuis plusieurs mois. Une scène qui soulève une multitude de questions et lance les enquêteurs sur les traces d’un mystère des plus opaques.
Un appel à témoins pour lever le voile
Face à cette énigme, la police nationale du Rhône a décidé de lancer un appel à témoins, dans l’espoir d’obtenir des informations cruciales permettant d’identifier la victime. Car pour l’heure, le mystère reste entier. On sait seulement qu’il s’agit d’un homme mesurant environ 1,80 mètre, chaussant du 42. Quelques détails vestimentaires ont également été communiqués : un pantalon sombre, des baskets de marque Kalenji, des lunettes de soleil Orao, ainsi qu’une casquette de baseball arborant un personnage de couleur rose et bleu.
Mais l’élément le plus intrigant reste sans conteste cette résine verte recouvrant l’intégralité de son bras gauche, de l’aisselle jusqu’au poignet. Un indice qui, selon les enquêteurs, serait “en lien avec une fracture du membre supérieur gauche”. De quoi laisser supposer que l’homme a pu être victime d’un accident ou d’une agression avant sa mort.
Une mort suspecte passée inaperçue
Autre fait troublant : le laps de temps conséquent, estimé entre 6 et 8 mois, séparant le décès de la découverte du corps. Comment un cadavre a-t-il pu rester aussi longtemps sur le bord d’une autoroute fréquentée, sans attirer l’attention ? Cette mort suspecte n’a-t-elle vraiment été remarquée par personne durant toutes ces semaines ?
Autant de questions qui taraudent les limiers de la CRS autoroutière de Chassieu, chargée des investigations. Leur priorité est désormais de collecter tout témoignage susceptible de les aiguiller. Un numéro et une adresse mail dédiés ont été mis en place pour recueillir les informations du public.
Disparition non signalée
Autre angle d’approche pour les enquêteurs : la piste d’une disparition non déclarée. Il est en effet étonnant qu’un homme, visiblement décédé depuis l’automne dernier, n’ait été recherché par aucun proche durant tout ce temps. Sa disparition n’aurait-elle pas inquiété famille ou amis ?
Pour tenter de lever le voile sur ce point, la police judiciaire appelle toute personne ayant un proche correspondant à la description, et dont la disparition remonterait à la période estimée du décès, à prendre contact sans attendre. Un signalement qui pourrait s’avérer décisif pour mettre un nom sur ce visage inconnu.
L’ADN, ultime recours
En dernier ressort, c’est probablement la science qui permettra de percer le mystère de l’identité de cet homme. Les enquêteurs misent en effet sur l’analyse ADN des restes retrouvés pour, peut-être, trouver une correspondance dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Mais au-delà de l’enjeu de l’identification, c’est tout un faisceau de circonstances troubles qu’il faudra élucider. Comment cet homme est-il arrivé là ? Pourquoi n’a-t-il pas été secouru ? S’agit-il d’un tragique accident, d’un acte désespéré ou d’un sombre crime ? Autant d’interrogations auxquelles les limiers lyonnais vont devoir s’atteler pour, espérons-le, faire toute la lumière sur cette énigme automnale et offrir à cet inconnu de l’autoroute une sépulture digne de ce nom. L’enquête ne fait que commencer.