C’est un crime d’une rare violence qui ébranle actuellement le département du Finistère. Un homme de 47 ans a reconnu avoir tué son père septuagénaire de plusieurs coups de couteau, avant de dissimuler sa dépouille dans son appartement pendant près d’un mois. Cette macabre découverte soulève de nombreuses questions sur les circonstances du drame et le mobile du suspect.
Un corps dans la baignoire
C’est le 2 janvier dernier que des proches ont fait la terrible découverte dans l’appartement de la victime, un ancien garagiste âgé de 76 ans, à Quimper. Selon une source proche de l’enquête, le corps sans vie du septuagénaire gisait dans sa baignoire, la tête enveloppée dans un sac en plastique. Détail sordide : la baignoire avait été remplie de produits corrosifs, vraisemblablement pour tenter de faire disparaître le cadavre.
Le fils de la victime, avec qui il entretenait des relations conflictuelles, avait pris la fuite avant d’être interpellé quelques jours plus tard. Placé en garde à vue, il a rapidement avoué être l’auteur du meurtre, survenu selon lui début décembre lors d’une violente dispute avec son père.
Des circonstances encore floues
Si les aveux du suspect permettent d’éclaircir les conditions de la mort, de nombreuses zones d’ombre persistent quant au mobile exact et au déroulé des faits. D’après ses déclarations, le quadragénaire, décrit comme étant dans une « situation personnelle difficile », souhaitait renouer le contact avec son père après deux ans de brouille. Mais la cohabitation aurait rapidement tourné au vinaigre :
L’un et l’autre se faisaient des reproches relatifs à l’histoire familiale.
Le suspect
Excédé par les critiques, le fils affirme avoir frappé son père de plusieurs coups de couteau afin de « le faire taire ». Il aurait ensuite traîné le corps jusqu’à la baignoire, avant de tenter de le dissimuler et de faire disparaître les odeurs à grand renfort de produits chimiques. Puis il a continué à vivre dans l’appartement pendant plusieurs semaines, jusqu’à sa fuite précipitée début janvier.
Une communauté sous le choc
Ce crime particulièrement sordide a provoqué une vive émotion à Quimper et ses alentours. Amis et voisins de la victime, décrite comme un homme discret et sans histoires, peinent à comprendre un tel déchaînement de violence, qui plus est de la part d’un proche. Beaucoup s’interrogent sur ce qui a pu pousser le fils à commettre l’irréparable.
Le suspect, qui souffrirait de troubles psychologiques selon son entourage, a été mis en examen pour homicide volontaire sur ascendant, actes de barbarie et atteinte à l’intégrité d’un cadavre. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. L’enquête devra déterminer s’il a agi avec préméditation ou sous le coup d’une impulsion, et s’il était sous l’emprise de stupéfiants ou de l’alcool au moment des faits.
Un contexte de violences intrafamiliales
Si le passage à l’acte reste exceptionnel par sa brutalité, ce drame s’inscrit dans un contexte de violences au sein des familles, un phénomène encore trop souvent passé sous silence. Selon les associations d’aide aux victimes, les conflits et maltraitances entre parents et enfants ou entre frères et sœurs sont fréquents, pouvant parfois dégénérer dangereusement.
Les tensions familiales peuvent vite s’envenimer si on ne les prend pas au sérieux. Il ne faut pas hésiter à en parler, à demander de l’aide avant qu’il ne soit trop tard.
Une responsable associative
Des cellules psychologiques ont été mises en place pour accompagner les proches de la victime et du suspect, ainsi que les habitants choqués. Tous espèrent que la justice permettra de comprendre ce qui a conduit à cette tragédie, et d’éviter que de tels drames ne se reproduisent à l’avenir. Un procès pourrait se tenir d’ici un à deux ans.