L’invitation de Maboula Soumahoro, autoproclamée “experte en antiracisme”, au Parlement européen suscite l’indignation et ravive les polémiques autour de cette figure controversée du militantisme identitaire. En effet, d’aucuns se souviennent de sa déclaration fracassante datant de 2019 : “L’Homme blanc ne peut pas incarner l’antiracisme et avoir raison contre une Noire ou une Arabe”. Une position radicale qui fait l’impasse sur l’universalité de la lutte contre le racisme.
Une experte en antiracisme qui divise plus qu’elle ne rassemble
La notoriété sulfureuse de Maboula Soumahoro n’est plus à faire. Ses prises de position clivantes, accusant de racisme systémique la société française dans son ensemble, lui ont valu une exposition médiatique importante ces dernières années. Pourtant, loin d’œuvrer à l’apaisement et au dialogue, ses interventions tendent plutôt à dresser les communautés les unes contre les autres.
L’antiracisme version Maboula Soumahoro semble faire peu de cas de l’égalité de tous les citoyens devant la loi, préférant hiérarchiser les paroles en fonction de la couleur de peau.
– Un observateur politique
Cette approche, relevant plus du militantisme identitaire que d’une réflexion dépassionnée, interroge sur la pertinence d’offrir une telle tribune à Maboula Soumahoro au sein même du Parlement européen. D’autant que son discours semble parfois frôler la discrimination inversée, en invalidant a priori la parole des blancs sur ces questions.
Le Parlement européen pris à partie
Face aux réactions indignées suscitées par cette invitation, le Parlement européen se retrouve en difficulté. Comment justifier d’offrir une telle caisse de résonance à une personnalité aussi clivante, dont les déclarations passées heurtent frontalement les valeurs universalistes censées guider l’action des institutions européennes ?
Certains élus, à l’instar de Mathilde Androuët, n’ont pas manqué d’interpeller le Parlement sur ce choix pour le moins discutable. Il est vrai que la ligne de Maboula Soumahoro, privilégiant une lecture racialiste des rapports sociaux, semble en contradiction flagrante avec l’idéal européen d’une société unie dans sa diversité.
Un antiracisme universaliste plutôt que communautariste
Au-delà du cas Maboula Soumahoro, c’est toute une conception de l’antiracisme qui se trouve interrogée. Faut-il, pour combattre efficacement ce fléau, s’enfermer dans une logique d’affrontement entre communautés, où la couleur de peau primerait sur la légitimité des arguments avancés ?
L’antiracisme ne peut être l’apanage d’une communauté. C’est un combat qui doit nous réunir, quelle que soit notre origine, dans un même élan vers l’égalité et la fraternité.
– Une militante associative
À l’opposé des thèses défendues par Maboula Soumahoro, nombreux sont ceux qui appellent à ne pas faire de l’antiracisme un nouveau terrain d’affrontements identitaires. La lutte contre toutes les formes de racisme et de discrimination apparaît au contraire comme un défi commun à relever, transcendant les appartenances particulières.
Gageons que le Parlement européen, en invitant Maboula Soumahoro en son sein, ait cherché à nourrir le débat démocratique sur ces questions essentielles. Mais il semble crucial que les institutions européennes réaffirment, en parallèle, leur attachement à un antiracisme résolument universaliste. Un antiracisme rassemblant tous les citoyens, au-delà de leurs différences, dans un même combat pour l’égalité en droits et en dignité.
