C’est une décision qui risque de faire grand bruit. Confrontée à une augmentation massive des dépenses, la Métropole de Lyon, présidée par l’écologiste Bruno Bernard, a demandé à ses services de ne plus admettre aucune nouvelle entrée dans les dispositifs d’hébergement d’urgence, y compris pour les publics les plus vulnérables comme les mères isolées avec enfants en bas âge. Une mesure forcément impopulaire, même au sein de la majorité verte.
Les centres d’hébergement d’urgence lyonnais saturés
Selon plusieurs travailleurs sociaux qui ont souhaité tirer la sonnette d’alarme, dès lundi, plus aucune femme enceinte ou mère isolée avec enfant de moins de 3 ans se présentant dans les services ne sera mise à l’abri, alors même que la loi fait de cette prise en charge une compétence obligatoire de la Métropole. La collectivité indique avoir atteint un point de rupture face à l’envolée de la demande et la saturation des dispositifs.
Une décision brutale et controversée
Si la Métropole de Lyon a déjà créé ces dernières années une dizaine de « sites d’hospitalité » dédiés à l’accueil des mères isolées, comme un village de tiny houses à Villeurbanne, l’objectif d’améliorer l’accompagnement par rapport à l’hôtel n’a pas suffi à endiguer la crise. Face à l’afflux continu de demandes, les élus écologistes ont donc pris une décision radicale qui choque dans leur propre camp. Un choix d’autant plus douloureux qu’il frappe les plus démunis.
Dès lundi, une femme enceinte ou une mère isolée avec enfant de moins de trois ans qui se présente dans nos services ne sera plus mise à l’abri.
– Une travailleuse sociale lyonnaise
Des dépenses devenues incontrôlables pour la Métropole
Cette décision brutale s’explique par une augmentation exponentielle des dépenses liées à l’hébergement d’urgence qui menace l’équilibre budgétaire de la collectivité. En acceptant d’héberger toujours plus de bénéficiaires dans les hôtels et centres dédiés, la Métropole écologiste a vu ses finances plonger dans le rouge. Un scénario rendu inévitable par le manque criant de places d’hébergement et de logements abordables sur le territoire lyonnais.
Des solutions alternatives à trouver en urgence
Avec cette fermeture partielle des dispositifs, c’est toute la chaîne de l’hébergement et de l’accès au logement qui se retrouve sous une pression maximale à Lyon. Les acteurs associatifs et institutionnels vont devoir redoubler d’efforts et d’imagination pour trouver des solutions, en mobilisant par exemple des bâtiments vacants ou en organisant plus de solidarité citoyenne. L’État sera également très attendu pour débloquer des moyens supplémentaires face à cette crise majeure.
Un dossier brûlant pour les écologistes lyonnais
Pour la majorité écologiste à la tête de la Métropole, cette crise de l’hébergement d’urgence s’annonce comme un immense défi politique. Pris entre des contraintes budgétaires de plus en plus étouffantes et la nécessité de protéger les plus vulnérables, Bruno Bernard et son équipe vont devoir trouver un chemin de crête des plus périlleux. Car derrière les chiffres et les polémiques, ce sont des familles entières qui risquent de se retrouver à la rue.
Ville des lumières assombrie par la crise, Lyon est plus que jamais le reflet d’une France fracturée où la question du logement concentre toutes les tensions. La décision coup de poing de la Métropole écologiste marque une nouvelle étape dans la dégradation d’un système de solidarité à bout de souffle. Un électrochoc qui impose une réaction forte et concertée des pouvoirs publics, sous peine de voir la colère sociale exploser.
