Une fête de village qui tourne au drame. Dans la nuit de samedi à dimanche, un bal organisé par les Jeunes Agriculteurs à Murinais en Isère a été le théâtre d’une violente agression. Un jeune homme de 24 ans a été roué de coups par une bande venue de l’extérieur et se trouve actuellement hospitalisé dans un état préoccupant.
Selon les premiers éléments de l’enquête, tout a commencé par une altercation entre des participants à la soirée et un groupe d’individus n’ayant rien à faire là. Une première rixe a éclaté, vite maîtrisée, mais quelques minutes plus tard, les assaillants sont revenus en nombre pour se venger.
C’est là qu’ils s’en sont pris violemment à la victime, lui assénant une pluie de coups de poing et de pied. Le malheureux a été sérieusement blessé, avec pas moins de 13 jours d’ITT. Plusieurs autres personnes venues lui porter secours ont également été prises à partie.
Des agresseurs déjà connus des forces de l’ordre
Rapidement sur les lieux, les gendarmes ont pu procéder lundi à l’interpellation de 4 suspects, dont 3 frères, âgés de 18 à 24 ans. Tous sont originaires du quartier sensible de Saint-Marcellin et déjà défavorablement connus des services de police pour des faits de vols, dégradations ou infractions à la législation sur les stupéfiants.
Selon certains témoins, ces jeunes de cités seraient venus délibérément “casser du blanc”, accusant les agriculteurs de racisme. Le maire de Murinais a confirmé qu’il s’agissait des mêmes individus ayant semé le trouble récemment à Crépol, une autre commune du secteur.
L’insécurité, un fléau qui n’épargne plus les campagnes
Cet épisode dramatique n’est malheureusement pas un cas isolé. De plus en plus, la violence et la délinquance importées des zones urbaines sensibles se propagent aux territoires ruraux. Vols, dégradations, agressions deviennent monnaie courante lors des fêtes de village, comme en attestent les nombreux incidents rapportés ces derniers mois.
Cette insécurité galopante soulève colère et inquiétude parmi la population et les élus locaux. Beaucoup dénoncent le laxisme de la justice et réclament une réponse pénale plus ferme. D’autres pointent des problèmes plus profonds : échec de l’intégration, perte des valeurs, ensauvagement d’une partie de la jeunesse…
La violence n’a pas sa place dans nos villages. Il est grand temps de restaurer l’autorité et le respect, à l’école comme dans la rue !
– Un élu local
Quel avenir pour le vivre-ensemble dans nos campagnes ?
Au delà de la nécessaire sanction des coupables, c’est toute la question du vivre-ensemble qui est posée. Comment retrouver l’harmonie dans des villages où se côtoient des populations aux modes de vie et aux cultures si différents ? Comment recréer du lien social, de la mixité, de l’envie de faire société ?
Certaines initiatives locales montrent que des solutions existent. Plutôt que le repli identitaire ou la haine de l’autre, des maires misent sur le dialogue, les projets communs, la réappropriation de l’espace public. Des associations créent des passerelles entre jeunes des cités et ruraux. Tout un travail de fond indispensable pour restaurer la paix sociale.
Les 4 suspects interpellés suite à ce lynchage seront prochainement déférés devant la justice. L’enquête devra déterminer leur degré d’implication et faire toute la lumière sur le déroulement des faits. Quant à la victime, son état de santé reste préoccupant. Espérons que les dommages physiques et psychologiques ne seront pas irréversibles…
