Lors de la récente édition du Mipcom, grand rendez-vous mondial de l’audiovisuel à Cannes, un vent de changement a soufflé. La série française “Lycée Toulouse-Lautrec”, diffusée par TF1 et produite par Federation Studios, a été récompensée pour sa représentation positive et inclusive du handicap. Un succès qui témoigne de l’importance grandissante accordée à la diversité dans les fictions.
Des acteurs handicapés sur le devant de la scène
Ce qui fait la force de “Lycée Toulouse-Lautrec”, c’est avant tout son casting. La série met en scène des élèves en situation de handicap aux côtés de camarades valides, et ces rôles sont interprétés par de véritables acteurs handicapés. Une authenticité saluée par Adam Pearson, lui-même acteur handicapé et remettant des prix au Mipcom :
Tous les acteurs qui sont là sont des acteurs qui ont raconté leur histoire et c’est pour ça que c’est si exceptionnel et que ça fait une différence dingue, tout simplement.
Jean-Michel Ciszewski, Federation Studios
L’implication des personnes handicapées, un gage de qualité
Pour Adam Pearson, l’implication des personnes handicapées ne doit pas se limiter à l’écran. Leur voix et leur expérience doivent être entendues à toutes les étapes des projets, de l’écriture à la production.
Si je regarde un programme sur le handicap, je peux immédiatement dire si une voix de personne handicapée a été entendue hors écran.
Adam Pearson, acteur
Pour lui, faire appel à des créateurs non-handicapés pour écrire sur le handicap sans consultation ni expérience vécue n’a aucun sens, ni d’un point de vue logique, ni créatif. Il en va de même pour d’autres minorités sous-représentées.
Vers plus de “personnes handicapées puissantes” dans l’audiovisuel
Le Mipcom a offert une belle vitrine à ces talents handicapés qui s’imposent peu à peu dans l’industrie. Pour Adam Pearson, c’est un signe encourageant :
Nous étions aujourd’hui dans une salle pleine de personnes handicapées puissantes dans le domaine de la création. Et plus nous pourrons faire en sorte que des personnes comme elles soient présentes dans la salle pour discuter, s’impliquer et laisser leur talent s’exprimer, mieux ce secteur s’en portera.
Adam Pearson, acteur
L’acteur se réjouit également de la qualité croissante des programmes nominés dans les catégories diversité et inclusivité. Un constat qui laisse présager un bel avenir pour les créations mettant en avant des voix et des visages jusqu’ici invisibilisés.
Changer les regards par la représentation
Si la route vers l’égalité des chances est encore longue, des initiatives comme “Lycée Toulouse-Lautrec” contribuent à faire évoluer les mentalités. Pour Adam Pearson, qui subit parfois des commentaires désobligeants en raison de sa différence physique, l’essentiel est d’ouvrir le dialogue :
Je pense qu’il faut tout faire pour égaliser les chances, mais aussi pour entamer la conversation. Je me fiche de ce que les gens disent tant qu’ils parlent. Le bon sens fera le reste.
Adam Pearson, acteur
En donnant à voir la diversité des corps et des vécus, en faisant entendre des voix trop souvent réduites au silence, les fictions inclusives peuvent contribuer à déconstruire les préjugés et à changer les regards. Un pouvoir que l’industrie audiovisuelle semble enfin prête à embrasser.