C’est une bien triste affaire qui secoue actuellement le football amateur en région toulousaine. Jeudi 31 octobre, l’US Colomiers, club évoluant en National 3, a annoncé se mettre en veille suite à un grave incident : l’incendie criminel des voitures personnelles de deux de ses éducateurs de la catégorie U11. Un acte d’une violence inouïe qui pourrait, selon les dirigeants du club, être né de la frustration d’un parent mécontent de ne pas voir son enfant retenu sur un match.
Des éducateurs ciblés, le club sous le choc
Les faits se sont produits dans la nuit de mercredi à jeudi sur le parking du stade où s’entraînent les jeunes pousses de l’US Colomiers. Deux véhicules appartenant aux éducateurs de l’équipe U11 ont été entièrement calcinés dans ce qui semble être un incendie volontaire. Un acte odieux qui a provoqué une vive émotion et une grande incompréhension au sein du club.
Le président de l’US Colomiers, sous le choc, a immédiatement condamné cet acte dans un communiqué : “Nous sommes profondément choqués et attristés par cet événement d’une gravité extrême. S’en prendre ainsi à ceux qui se dévouent pour transmettre leur passion du football à nos jeunes est intolérable. Toutes nos pensées vont à nos deux éducateurs qui ont vu leurs véhicules détruits.”
La piste d’un parent frustré
Si une enquête a été ouverte par les autorités pour faire la lumière sur les circonstances exactes de l’incendie, le club a d’ores et déjà sa petite idée sur l’origine de cet acte malveillant. Selon des sources proches du club, il pourrait s’agir de représailles d’un parent mécontent que son enfant n’ait pas été retenu pour disputer un match avec l’équipe U11 le week-end dernier.
Une hypothèse qui, si elle se confirmait, illustrerait de manière glaçante les dérives qui gangrènent parfois le football chez les jeunes, où la pression mise par certains parents peut atteindre des sommets. Des comportements toxiques qui polluent l’environnement autour des équipes et créent un climat délétère, bien loin des valeurs de plaisir et d’épanouissement censées prévaloir à ces âges.
Un club meurtri qui se met en retrait
Face à la violence du choc et pour protéger ses licenciés, l’US Colomiers a décidé de se mettre en retrait et de suspendre temporairement toutes ses activités. Une décision forte qui témoigne du profond désarroi dans lequel cet événement a plongé dirigeants, éducateurs, jeunes joueurs et leur famille.
“Nous avons besoin de prendre du recul et de nous poser pour surmonter ce traumatisme. La sécurité et la sérénité de nos licenciés, et en particulier de nos jeunes et de leurs encadrants, est notre priorité absolue. Nous ne pouvons pas reprendre le cours normal de nos activités sans avoir l’assurance que de tels actes ne se reproduiront pas”
Un dirigeant du club
Cette mise en veille, dont la durée n’a pas été précisée, doit permettre au club de se reconstruire sportivement et psychologiquement. Mais aussi de mener une réflexion pour renforcer la sécurité autour du stade et améliorer la prévention de tels débordements. Car si la thèse d’un acte isolé semble privilégiée, cette affaire remet en lumière la problématique plus large des violences dans le football amateur, notamment chez les jeunes.
Le foot amateur en proie aux incivilités
Au-delà du caractère exceptionnel de cet incendie criminel, les incivilités sont malheureusement monnaie courante sur et autour des terrains amateurs. Insultes, menaces, agressions physiques… Les arbitres et les éducateurs sont trop souvent pris pour cible par des joueurs, des dirigeants ou des parents qui ont perdu tout sens de la mesure.
Rien que la saison dernière, les instances du football amateur ont recensé une hausse préoccupante des atteintes aux personnes lors des rencontres. Une dérive inquiétante qui altère l’image et les valeurs du sport roi. Combattre ce fléau est devenu une priorité pour les instances, qui multiplient campagnes de sensibilisation et sanctions pour tenter d’endiguer le phénomène.
Des parents trop souvent pointés du doigt
Dans le viseur notamment : le comportement de certains parents, dont les débordements nuisent à l’épanouissement de leurs propres enfants et à l’état d’esprit des équipes. Vouloir à tout prix faire de son fils un champion, hurler sur l’arbitre ou l’adversaire, contester les choix des éducateurs… Autant d’attitudes négatives qui créent une pression malsaine et installent un climat délétère.
Pour lutter contre ces dérives, la Fédération Française de Football (FFF) et ses ligues régionales déploient des actions de formation et de responsabilisation à destination des parents. L’objectif : leur faire prendre conscience de l’importance de leur rôle et les convaincre d’adopter une posture bienveillante et positive au bord des terrains. Un travail de longue haleine, qui demande un investissement de tous les acteurs (clubs, éducateurs, arbitres, parents) pour transformer durablement les mentalités.
Un électrochoc pour le football amateur ?
L’affaire de l’US Colomiers, par sa gravité, pourrait bien agir comme un électrochoc et une prise de conscience pour l’ensemble du football amateur. Car au-delà de ce fait divers sordide, c’est bien la place du foot comme vecteur éducatif et sociétal qui est en jeu. Un sport populaire et rassembleur, qui doit le rester en prônant sans relâche les valeurs de respect, de tolérance et de plaisir.
Les obstacles sont nombreux, mais la mobilisation de toute une communauté pourrait bien changer la donne. À l’image de l’US Colomiers, qui compte bien se relever de cette épreuve et en tirer les leçons pour construire un avenir meilleur. Avec l’espoir qu’un tel drame ne se reproduise plus, et que le foot amateur retrouve sa vocation première : celle d’un jeu et d’une passion à partager.