À l’approche des élections législatives, le débat fait rage au sein de la droite traditionnelle. Éric Ciotti, président contesté des Républicains, a choisi de s’allier avec le Rassemblement National. Une décision clivante qu’il présente comme l’ultime solution pour empêcher une victoire de l’extrême gauche et un maintien au pouvoir du macronisme. Mais cette stratégie est-elle réellement la bonne ?
Un pari risqué pour la droite ?
En appelant les électeurs de droite à “revenir à la raison et à la maison”, Éric Ciotti entend rassembler largement pour faire barrage à ce qu’il qualifie de “danger d’extrême gauche”. Pour lui, seule une coalition avec le RN peut permettre d’éviter un raz-de-marée de la NUPES et le spectre d’une “majorité Front populaire”. Mais en brisant le fameux “cordon sanitaire”, Les Républicains ne sont-ils pas en train de franchir une ligne rouge ?
Un parti profondément divisé
Cette alliance avec l’extrême droite ne fait en effet pas l’unanimité chez LR. De nombreuses figures du parti dénoncent un “reniement” et une “faute morale”. Certains, comme Aurélien Pradié, refusent tout accord avec le RN et prônent une droite indépendante. D’autres s’interrogent sur les conséquences à long terme d’un tel rapprochement.
Voter pour les candidats de Macron et ses alliés plus ou moins dissimulés devient un vote inutile.
Éric Ciotti
Le spectre du “front républicain” s’éloigne
Malgré les appels répétés d’Emmanuel Macron à faire barrage à l’extrême droite, le réflexe du “front républicain” semble s’essouffler. Déçus par le quinquennat et le virage à droite du président, beaucoup d’électeurs de gauche seraient tentés par un vote contestataire. Une opportunité pour le Rassemblement National qui pourrait, allié à une partie de la droite, accéder au pouvoir.
Vers un séisme politique ?
Si cette stratégie d’alliance des droites venait à payer, elle pourrait durablement redistribuer les cartes du paysage politique français. La droite traditionnelle, affaiblie et divisée, risquerait de perdre son identité et sa raison d’être. Quant au macronisme, pris en étau entre deux blocs radicalisés, il pourrait voir sa position d’équilibre menacée. Les législatives s’annoncent donc cruciales et pleines d’incertitudes.
Éric Ciotti joue un coup de poker très risqué avec cette alliance des droites. S’il échoue, c’est tout l’avenir de son parti qui pourrait être compromis. Mais s’il réussit son pari, il aura peut-être ouvert la voie à une recomposition majeure et durable du champ politique. Les prochaines semaines s’annoncent décisives pour l’avenir de la droite et, plus largement, pour celui de notre démocratie.
