La décision du président américain Donald Trump de retirer les États-Unis de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a suscité la consternation de l’Union africaine (UA). Dans un communiqué publié mercredi, le président de la Commission de l’UA, Moussa Faki Mahamat, a exprimé son espoir que le gouvernement américain « reconsidère sa décision ».
Cette annonce intervient à un moment critique où, selon les mots de M. Faki Mahamat, « le monde dépend plus que jamais de l’OMS pour s’acquitter de son mandat visant à assurer la sécurité de la santé publique mondiale en tant que bien commun partagé ». L’UA souligne notamment le rôle clé joué par les États-Unis dans la création de l’Africa CDC, l’agence technique de l’Union africaine pour les urgences de santé publique, qui travaille en étroite collaboration avec l’OMS.
Un continent confronté à de multiples menaces sanitaires
Cette décision inquiète d’autant plus que le continent africain est actuellement aux prises avec plusieurs épidémies, comme le mpox (anciennement variole du singe) et le virus de Marburg. Le retrait américain de l’OMS pourrait fragiliser la capacité de l’Afrique à faire face à ces crises sanitaires.
Un accès restreint aux données de surveillance
Selon plusieurs experts, en quittant l’OMS, les États-Unis vont perdre un accès privilégié à des données de surveillance épidémique cruciales. Cette perte pourrait nuire aux capacités américaines de détection et de prévention des menaces sanitaires venues de l’étranger, un risque particulièrement préoccupant dans le contexte actuel.
La grippe aviaire, une nouvelle pandémie en vue ?
Le timing de ce retrait soulève également des questions, alors que les États-Unis font face à une circulation intense du virus de la grippe aviaire H5N1. Le pays a d’ailleurs recensé début janvier un premier décès humain lié à ce pathogène, renforçant les craintes d’une prochaine pandémie.
Un appel à la reconsidération
Face à ces enjeux, l’Union africaine en appelle à une reconsidération de la décision américaine. Un souhait partagé par de nombreux acteurs de la santé mondiale, à l’instar de l’Union européenne qui s’est dite « inquiète » ou encore de la Chine qui a affirmé que « le rôle de l’OMS doit être renforcé, pas affaibli ».
Des contributions financières en question
Le président Trump justifie ce retrait par l’écart des contributions financières entre les États-Unis et la Chine. Les États-Unis sont en effet le principal donateur et partenaire de l’OMS, une organisation onusienne basée à Genève. Leur départ pourrait donc avoir un impact significatif sur les capacités d’action de l’agence.
Alors que le monde fait face à des défis sanitaires sans précédent, la coopération internationale apparaît plus que jamais nécessaire. L’appel de l’Union africaine résonne comme un signal d’alarme, soulignant l’importance d’une OMS forte et soutenue par tous pour assurer la sécurité sanitaire à l’échelle planétaire. Reste à savoir si cet appel sera entendu par l’administration américaine.