Savez-vous ce qui se cache derrière le lundi de Pentecôte ? Ce jour férié, instauré après la canicule meurtrière de 2003, est en réalité une véritable manne financière. Salariés et retraités, voici ce qu’on ne vous dit pas sur cette fameuse “journée de solidarité”.
Un jour chômé qui rapporte gros
Alors que beaucoup pensent profiter d’un jour de repos supplémentaire, la réalité est tout autre. Depuis 2004, les salariés travaillent gratuitement 7 heures de plus par an pour financer la dépendance des personnes âgées et handicapées via la contribution solidarité autonomie (CSA). Une mesure qui rapporte plus de 2 milliards d’euros chaque année !
Mais le plus surprenant, c’est que les retraités aussi mettent la main à la poche depuis 2013. La contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie (CASA) leur prélève 0,3% sur les pensions, soit près de 750 millions d’euros annuels. Une double imposition qui passe inaperçue.
Un lundi pas si solidaire
Si l’objectif initial était louable, force est de constater que la journée de solidarité est loin d’être appliquée de façon équitable :
- Les salariés ne sont pas logés à la même enseigne selon les entreprises
- Les professions libérales échappent à la contribution
- Le syndicat CFTC dénonce le fait de “travailler gratuitement”
On trompe les salariés et retraités, à qui on demande de verser de l’argent pour les personnes âgées et handicapées.
Romain Champvert, directeur de l’AD-PA
Que deviennent les milliards récoltés ?
La Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) est chargée de redistribuer l’argent de la CSA selon la répartition suivante :
| Bénéficiaires | Part des recettes |
| Personnes âgées | 60% |
| Personnes handicapées | 40% |
Mais pendant des années, une grande partie de la CASA prélevée sur les retraites dormait dans les caisses sans être utilisée, faute de cadre légal. Un rapport parlait même d’un excédent de 1,8 milliard d’euros en 2010 !
Quel avenir pour la journée de solidarité ?
Avec le vieillissement de la population, le besoin de financement de la dépendance va continuer à exploser dans les prochaines années. Mais plutôt que de faire peser l’effort sur les seuls actifs et retraités, ne serait-il pas temps de repenser ce système à bout de souffle ?
Une chose est sûre, le lundi de Pentecôte n’a pas fini de faire parler de lui. Alors qu’il rapportera plus de 3 milliards d’euros en 2023, gageons que le débat sur son utilité et son équité sera à nouveau sur la table.
