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Lula et Trump S’allient Contre le Crime Organisé

Lula appelle Trump. 40 minutes d’entretien. Les deux hommes s’engagent à coopérer contre le crime organisé international. Mais derrière cette alliance inattendue, quelles réalités se cachent vraiment ? La réponse risque de vous surprendre…

Imaginez deux présidents que tout semble opposer, l’un de gauche revenu au pouvoir après la prison, l’autre de retour à la Maison-Blanche après quatre ans d’absence, et pourtant, pendant quarante minutes, ils parlent le même langage : celui de la lutte sans merci contre le crime organisé transnational.

Mardi soir, Luiz Inácio Lula da Silva a décroché son téléphone et appelé Donald Trump. Le sujet ? Pas le climat, pas le commerce, mais une menace commune qui gangrène les deux Amériques : les réseaux criminels capables de déplacer des tonnes de cocaïne et des milliards de dollars en toute impunité.

Un appel qui tombe au bon moment

Le timing n’a rien d’anodin. Depuis septembre, les forces américaines multiplient les frappes contre des navires suspectés de transporter de la drogue au large du Venezuela et dans le Pacifique. Plus de vingt bateaux détruits, au moins quatre-vingt-trois morts selon les chiffres officiels. Washington parle de narco-trafiquants. Les preuves, elles, restent rares.

Dans le même temps, le Brésil, sous impulsion directe de Lula, intensifie ses opérations contre les deux plus grandes factions criminelles du pays : le Premier Commando de la Capitale (PCC) et le Commando Vermelho. Résultat : des réseaux de blanchiment démantelés, des millions saisis, et surtout une volonté affichée d’étouffer financièrement ces organisations.

Ce qu’a vraiment dit Lula à Trump

Selon le communiqué de la présidence brésilienne, le président Lula a insisté sur « l’urgence de renforcer la coopération avec les États-Unis pour combattre le crime organisé international ». Il a détaillé les opérations menées récemment sur son sol, notamment celles visant à couper les flux financiers des groupes criminels opérant depuis l’étranger.

Le président Trump s’est dit totalement disposé à travailler avec le Brésil et à soutenir des initiatives conjointes.

Cette phrase, courte, pèse lourd. Elle marque une rupture avec les années Bolsonaro où la coopération sécuritaire entre Brasília et Washington était quasi inexistante.

Le PCC, cette pieuvre née dans les prisons paulistes

Pour comprendre l’enjeu, il faut revenir aux origines. Le PCC est né dans les années 1990 dans les geôles surpeuplées de São Paulo. Ce qui n’était au départ qu’un mouvement de défense des détenus est devenu en trente ans l’une des organisations criminelles les plus structurées d’Amérique latine.

Aujourd’hui le PCC contrôle une grande partie du trafic de cocaïne sud-américaine vers l’Europe. Ses alliances ? La mafia calabraise ’Ndrangheta, l’une des plus puissantes au monde. Ses armes ? Ports brésiliens, avions privés, entreprises écrans dans le secteur des carburants pour blanchir l’argent.

Les récentes opérations brésiliennes ont précisément ciblé ce dernier maillon : le blanchiment via des stations-service et des distributeurs de carburant. Des centaines de millions de reais saisis, des centaines de personnes arrêtées.

Le Comando Vermelho et la guerre des favelas

À Rio de Janeiro, c’est l’autre géant qui fait parler de lui : le Commando Vermelho. Contrôle des favelas, trafic d’armes, extorsion. Fin octobre, une méga-opération policière dans le Complexo do Alemão a tourné au bain de sang : plus de cent vingt morts en quelques jours, l’intervention la plus meurtrière de l’histoire du Brésil.

Ces chiffres choquent, mais ils illustrent la violence extrême de ces affrontements. Les factions ne reculent devant rien, et l’État brésilien, sous Lula, a choisi la manière forte.

Pourquoi cette alliance Lula-Trump change la donne

Le crime organisé ne connaît pas de frontières. Un kilo de cocaïne peut partir de Bolivie, transiter par le Brésil, être chargé dans un conteneur à Santos, puis arriver à Rotterdam via des complicités italiennes. Couper la chaîne nécessite une coordination internationale.

Jusqu’ici les États-Unis agissaient surtout seuls ou avec la Colombie. Le Brésil, troisième producteur mondial de cocaïne en devenir un partenaire stratégique change complètement l’équation.

Concrètement, cela pourrait signifier :

  • Partage de renseignements en temps réel sur les flux financiers
  • Coordination des frappes navales et des saisies portuaires
  • Gel conjoint d’avoirs à l’étranger
  • Formation croisée des unités spécialisées

Des mesures qui, si elles sont réellement mises en œuvre, pourraient porter un coup très dur aux grandes organisations.

Un contexte régional explosif

Il ne faut pas oublier le Venezuela. Les frappes américaines récentes se concentrent autour de ses côtes. Officiellement, il s’agit de navires narco-trafiquants. Mais Caracas dénonce une agression impérialiste et parle de bateaux de pêche bombardés.

Dans ce climat de tension extrême, le Brésil de Lula joue un rôle d’équilibriste : condamner les ingérences tout en cherchant à coopérer avec Washington sur la sécurité. Un numéro délicat, mais apparemment réussi pour l’instant.

Vers une nouvelle ère de coopération sécuritaire ?

Cet appel de quarante minutes n’est probablement que le début. Les deux administrations vont devoir transformer les paroles en actes. Créer des canaux permanents, définir des objectifs communs, surmonter les divergences idéologiques.

Mais une chose est sûre : quand le plus grand pays d’Amérique latine et la première puissance mondiale décident de s’attaquer ensemble au crime organisé, les règles du jeu changent pour tout le continent.

Et pour les barons de la drogue, les prochaines années pourraient bien être beaucoup plus compliquées qu’ils ne l’imaginaient.

Une alliance inattendue, un objectif commun : faire tomber les empires criminels qui gangrènent les Amériques. L’histoire est en marche.

À suivre de très près.

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