Selon des sources proches du dossier, le président brésilien Lula et la directrice générale de l’UNESCO Audrey Azoulay ont lancé un appel à la solidarité internationale dans une tribune publiée récemment. Leur proposition phare : convertir la dette des pays les plus pauvres en financements pour l’éducation afin de briser le cercle vicieux du sous-développement qui frappe ces États.
Un mécanisme innovant pour financer l’éducation
Face à la triple crise de la pauvreté, de l’éducation et de la dette qui touche principalement les pays à faibles revenus, Lula et Audrey Azoulay sont convaincus qu’il est possible d’agir “par la solidarité internationale et des mécanismes de financement innovants”. Leur idée : permettre aux États les plus exposés au surendettement de négocier l’abandon de certaines créances en échange d’un engagement à investir les mêmes sommes dans leur système éducatif.
Des expériences encourageantes à l’échelle bilatérale
Ce type de conversion de dette en investissements pour l’éducation a déjà été expérimenté avec succès dans le cadre d’accords bilatéraux, notamment entre l’Indonésie et l’Allemagne, le Cameroun et la France, ou encore le Pérou et l’Espagne. Fort de ces exemples encourageants, Lula et l’UNESCO souhaitent maintenant changer d’échelle en déployant ce mécanisme au niveau international.
L’implication des États et du G20 jugée cruciale
Pour mener à bien cette initiative ambitieuse, le président brésilien et la directrice de l’UNESCO comptent sur la mobilisation des États et des grandes instances internationales comme le G20, dont le prochain sommet se tiendra justement à Rio de Janeiro les 18 et 19 novembre. Nul doute que ce sujet brûlant sera au cœur des discussions.
L’éducation, un levier puissant contre la pauvreté
L’accès à une éducation de qualité reste un défi majeur dans de nombreux pays en développement. Selon les chiffres avancés par Audrey Azoulay et Lula, pas moins de 251 millions d’enfants et de jeunes dans le monde sont encore privés d’école, dont un tiers dans les pays à faible revenu. Pourtant, l’éducation est reconnue comme “l’un des leviers les plus puissants pour résorber la pauvreté à travers le monde et parvenir à plus d’équité et d’inclusion”.
Le poids étouffant de la dette publique
Malheureusement, le fardeau de la dette publique étouffe les budgets éducatifs de nombreux pays pauvres. En 2022, le service de la dette a englouti des sommes comparables aux dépenses publiques d’éducation sur l’ensemble du continent africain. Dans le même temps, la part de l’aide au développement consacrée à l’éducation a chuté à 7,6%, contre 9,3% en 2019.
Il est urgent d’agir pour donner un avenir à cette jeunesse sacrifiée et permettre à ces pays de prendre enfin leur envol.
L’appel de Lula et de l’UNESCO résonne comme un cri d’alarme mais aussi d’espoir. En transformant le fardeau de la dette en une opportunité pour l’éducation, c’est le développement de nations entières qui pourrait être relancé. Une ambition à la hauteur des enjeux, qui mérite toute notre attention et notre soutien.