Selon des révélations chocs de l’état-major ukrainien, la Russie aurait lancé une vaste contre-offensive dans sa région frontalière de Koursk, partiellement occupée par les forces de Kiev, en y déployant massivement des troupes nord-coréennes. Ces soldats de Pyongyang, engagés pour la première fois directement dans le conflit, auraient déjà essuyé de très lourdes pertes face à la résistance acharnée des défenseurs ukrainiens.
D’après le commandant en chef de l’armée ukrainienne Oleksandre Syrsky, qui s’est exprimé mardi lors d’une visioconférence avec des responsables régionaux, les combats font rage depuis trois jours dans ce secteur stratégique. « L’ennemi mène des opérations offensives intenses dans la région de Koursk, en utilisant activement des unités de l’armée nord-coréenne qui ont déjà subi de lourdes pertes », a-t-il déclaré. Le général Syrsky a toutefois assuré que ses troupes « tenaient fermement » leurs positions, infligeant de sérieux dommages à l’adversaire.
Des pertes significatives côté nord-coréen
Confirmant l’ampleur des pertes dans les rangs nord-coréens, les services de renseignement militaire ukrainiens (GUR) ont affirmé lundi qu’au moins 30 de ces soldats avaient été tués ou blessés ce week-end dans les combats à Koursk. Les forces spéciales ukrainiennes ont pour leur part revendiqué mardi avoir « détruit 50 militaires » de Pyongyang et en avoir blessé 47 lors des affrontements.
La présence de plusieurs milliers de soldats nord-coréens venus épauler l’armée russe, déjà évoquée par les Occidentaux, n’avait jusqu’ici jamais été confirmée officiellement, ni par Moscou ni par Pyongyang. Elle témoigne de l’internationalisation croissante de ce conflit et des liens de plus en plus étroits entre la Russie et son allié nord-coréen.
Un accord de défense mutuelle russo-nord-coréen
Les deux pays ont en effet signé ces derniers mois un accord de défense mutuelle, entré en vigueur début décembre selon la diplomatie russe. Son article 4 prévoit notamment « une aide militaire immédiate » en cas d’agression armée par des pays tiers. C’est ce mécanisme qui semble avoir été activé pour justifier l’envoi de ces renforts nord-coréens face à la contre-offensive ukrainienne dans la région de Koursk.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait lui-même dénoncé samedi la présence de ces troupes de Pyongyang menant « des assauts » aux côtés des Russes, accusant Moscou de franchir « une autre étape » dans l’escalade du conflit. Kiev affirme que la Russie a massé quelque 50 000 hommes, dont plusieurs milliers de Nord-Coréens, pour tenter de reprendre le contrôle total de cette zone frontalière stratégique qu’elle ne contrôle que partiellement depuis le mois d’août.
Une nouvelle escalade du conflit
Cette implication militaire directe de la Corée du Nord constitue indéniablement un nouveau palier franchi dans l’internationalisation de cette guerre, près de deux ans après le début de l’invasion russe de l’Ukraine. Si ces informations se confirment, il s’agirait de la plus importante participation de troupes étrangères à un conflit sur le sol européen depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale.
Une telle escalade fait craindre un embrasement régional voire une généralisation du conflit à l’échelle mondiale, les Occidentaux et l’OTAN ayant promis de défendre « chaque centimètre carré » du territoire d’un de leurs alliés en cas d’attaque. Les prochains jours s’annoncent donc décisifs pour l’évolution de la situation militaire à Koursk mais aussi pour la suite du conflit ukrainien et ses répercussions internationales.