Alors que les combats font rage dans l’est de l’Ukraine, l’armée ukrainienne affirme avoir réussi un coup d’éclat tactique. Selon un communiqué de l’état-major, les troupes russes ont été empêchées de franchir la rivière Oskil près de la ville stratégique de Koupiansk, malgré leur supériorité numérique.
Cette rivière, qui s’étend sur près de 500 km depuis la Russie jusqu’au cœur de l’Ukraine, constitue une barrière naturelle cruciale sur ce secteur du front. Les forces ukrainiennes tiennent la rive ouest, tandis que les Russes sont positionnés sur la rive est.
Une tête de pont russe détruite
D’après l’armée ukrainienne, les troupes russes ont réussi dans un premier temps à traverser la rivière dans la région de Kharkiv et à établir une tête de pont près du village de Novomlynsk, menaçant ainsi les défenses de Koupiansk, située à une vingtaine de kilomètres au sud. Mais une contre-attaque ukrainienne a permis de détruire cette position avancée.
Les forces ennemies ont été détruites. La rive droite de l’Oskil est sous notre contrôle.
Communiqué de l’état-major ukrainien
Si la Russie n’a pas commenté ces affirmations, le ministère russe de la Défense a indiqué de son côté que ses troupes avaient « amélioré leur position tactique » près de Koupiansk, sans plus de précisions. Des informations difficiles à vérifier de manière indépendante.
Des villages capturés ailleurs sur le front
Malgré ce succès défensif ponctuel, l’Ukraine est soumise à une forte pression sur l’ensemble du front est. L’armée russe, forte de son avantage numérique, y multiplie les assauts et les gains territoriaux.
Moscou a ainsi revendiqué mardi la capture de deux villages dans les régions de Donetsk et Zaporijjia, Romanivka et Novodarivka. Une avancée qui s’inscrit dans une dynamique favorable aux Russes, inédite depuis le printemps 2022.
Les forces russes gagnent du terrain dans l’est de l’Ukraine à une vitesse jamais vue depuis mars 2022.
Une source militaire occidentale
Koupiansk, cible prioritaire de Moscou
Au cœur de ces affrontements acharnés, la ville de Koupiansk, nœud ferroviaire stratégique occupé par les Russes au début de la guerre puis repris par les Ukrainiens à l’automne dernier. Sa possession conditionne le contrôle des axes de transport de toute la région.
Le front a peu évolué autour de Koupiansk depuis plusieurs mois, les deux camps se livrant une guerre d’usure le long de la rivière Oskil. Mais la pression russe s’accentue, menaçant les lignes ukrainiennes.
Si les Russes prennent durablement pied sur la rive ouest de l’Oskil, la défense de Koupiansk deviendra bien plus compliquée pour nous.
Un officier ukrainien
Dans ce contexte, le succès revendiqué par l’Ukraine apparaît avant tout comme une victoire défensive visant à préserver des positions durement acquises. Mais l’équilibre des forces demeure fragile, et chaque mètre de terrain âprement disputé dans cette région cruciale pour le sort du conflit.
Près de 16 mois après le début de l’invasion russe, la guerre en Ukraine semble plus que jamais s’enliser dans une confrontation longue et meurtrière, sans perspective de règlement politique à court terme. Et le contrôle de la rivière Oskil pourrait bien être l’une des clés des prochains développements sur le terrain.