Des drapeaux bleus et jaunes claquent tristement sur la place de l’Indépendance à Kiev. Les visages sont graves, les regards hantés. Après bientôt trois années d’une guerre implacable contre la Russie, l’Ukraine est à genoux. Pourtant, en dépit d’un épuisement extrême, le pays refuse obstinément de déposer les armes. Cette détermination farouche anime Hanna Servienko, une mère de 45 ans qui a perdu son fils unique dans la bataille de Marioupol. « Addams s’était engagé quelques mois avant l’invasion. Il n’avait que 24 ans », confie-t-elle, les yeux rougis mais la voix ferme. Comme tant d’autres, Hanna est prête à tous les sacrifices pour défendre sa terre et sa liberté.
Des forces qui s’amenuisent dangereusement
Mais le temps presse. Malgré leur courage et leur abnégation, les forces ukrainiennes sont à bout. Selon une source proche du ministère de la Défense, Kiev aurait déjà perdu 40% des territoires conquis en août dernier. Sur le front, les lignes de défense se fissurent sous la pression implacable des troupes russes, dopées par l’arrivée de renforts nord-coréens. A Louhansk et Koursk, les combats font rage pour conserver les derniers arpents de terre. « Nos gars sont à bout, on arrive au point de rupture », s’alarme le sergent Oleksandr, de la 3ème brigade d’assaut. Si rien ne change, l’Ukraine pourrait bien être contrainte de céder du terrain lors d’éventuelles négociations.
Un espoir nommé Donald Trump
Dans ce contexte dramatique, tous les espoirs reposent désormais sur Donald Trump et sa capacité à infléchir le cours de la guerre. Certes, le bouillonnant président américain a plusieurs fois affiché sa volonté de mettre un terme au conflit. Mais à quel prix pour l’Ukraine ? Beaucoup craignent qu’il ne se contente finalement d’une « pax russica », synonyme de quasi-reddition pour Kiev. « Nous devons convaincre Trump de ne pas sacrifier l’Ukraine sur l’autel d’une paix factice », martèle un proche conseiller de Zelensky. Le défi s’annonce immense mais crucial. Car sans un soutien américain massif et durable, difficile d’imaginer une issue favorable.
Pourtant, malgré les doutes et les craintes, l’Ukraine veut encore y croire. « Nous nous battrons jusqu’au bout. C’est une question de survie », assure Hanna Servienko, le regard déterminé. Un message que le président Zelensky s’efforcera de faire passer lors de sa prochaine rencontre avec Donald Trump. Il en va de l’avenir de son pays, épuisé mais pas encore résigné à courber l’échine devant l’envahisseur russe. La partie est loin d’être gagnée, mais l’espoir demeure. Celui d’arracher, enfin, une paix juste et durable pour ce peuple martyrisé.
Un peuple meurtri mais debout
Car en dépit des épreuves et des deuils, l’Ukraine reste debout, portée par un farouche instinct de résistance. On le voit dans ces cafés de Kiev où chaque matin, clients et serveurs observent une minute de silence en hommage aux disparus. On le sent dans la voix brisée mais résolue des mères endeuillées comme Hanna. On le lit sur les visages burinés des soldats qui, dans le froid glacial des tranchées, n’ont qu’une obsession : tenir, encore et toujours. Toute une nation soudée par un même refus de la défaite et de la soumission.
Ils peuvent bien réduire nos villes en cendres, ils n’auront jamais notre dignité ni notre liberté.
– Iryna, habitante de Marioupol
Des paroles fortes qui résonnent comme un défi lancé aux envahisseurs. Malgré la peur, la douleur et les privations, le peuple ukrainien n’entend pas renoncer à son droit inaliénable à l’autodétermination. Une lutte existentielle dont l’issue dépendra en grande partie de la capacité de ses dirigeants à rallier la communauté internationale à sa cause. Mais quoi qu’il advienne, une certitude demeure : même poussée dans ses derniers retranchements, l’Ukraine indomptable refusera toujours de plier le genou. C’est tout le sens de ce combat qu’elle mène, contre vents et marées, pour sa survie et sa dignité.
