La guerre en Ukraine connaît un tournant préoccupant pour Kiev. Selon une source militaire russe, l’armée de Moscou aurait conquis deux villages cruciaux situés dans des zones clés du front Est, menaçant directement les villes stratégiques de Pokrovsk et Kourakhové. Une avancée qui alarme les autorités ukrainiennes, déjà en grande difficulté pour stopper la progression des forces russes.
Des conquêtes russes lourdes de conséquences
D’après le ministère russe de la Défense, la localité de Poustynka, au sud de Pokrovsk, serait tombée aux mains des soldats russes. Une prise hautement symbolique, car Pokrovsk revêt une importance logistique majeure pour l’armée ukrainienne, notamment grâce à sa mine fournissant du coke, un combustible essentiel pour l’industrie sidérurgique.
Plus au sud, c’est le village de Soukhi Yaly, proche de Kourakhové et de son gisement de lithium, qui aurait été conquis. Une perte significative pour l’Ukraine, ce minerai rare étant de plus en plus convoité. Des sources militaires ukrainiennes confirment que les combats font rage dans ces secteurs, sans toutefois reconnaître officiellement la chute de ces deux villages.
Une armée ukrainienne en grande difficulté
Sur la défensive depuis plus d’un an et minée par le manque d’hommes et d’armements, l’armée ukrainienne semble de plus en plus dépassée face à l’offensive russe. Ses forces accumulent les revers et reculent de plus en plus rapidement. Des données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) analysées par l’AFP sont éloquentes :
- L’armée russe a gagné 725 km2 en territoire ukrainien en novembre, son avancée mensuelle la plus importante depuis mars 2022.
- En octobre, elle avait déjà conquis 478 km2, battant le précédent record.
Malgré de lourdes pertes, Moscou semble déterminée à s’emparer coûte que coûte du Donbass, sa priorité. Kiev, confrontée à une situation de plus en plus critique, en appelle à un soutien accru de ses alliés occidentaux.
L’Ukraine réclame plus d’aide, la Russie refuse toute concession
Face aux difficultés grandissantes sur le terrain, le gouvernement ukrainien demande un renforcement urgent de l’assistance militaire occidentale. L’objectif : rééquilibrer les forces en présence pour espérer de meilleures conditions en cas d’éventuels pourparlers de paix et obtenir une « paix juste » à l’horizon 2025.
Du côté russe, on exclut toute concession. Le Kremlin réclame ni plus ni moins que la reddition des forces ukrainiennes, l’abandon des ambitions de Kiev de rejoindre l’OTAN et la cession de 5 régions à la Russie. Des exigences jugées totalement inacceptables par l’Ukraine et ses soutiens.
Un retour de Trump synonyme d’incertitudes
Outre la situation militaire préoccupante, un facteur politique pourrait bouleverser la donne : le probable retour de Donald Trump à la Maison Blanche. Une perspective qui suscite des interrogations quant à la continuité et à l’ampleur du soutien américain à Kiev.
Si Trump redevient président, on peut s’attendre à des pressions pour des négociations. Mais dans les conditions actuelles, avec les demandes maximalistes russes, difficile d’imaginer une issue favorable à l’Ukraine.
– Un diplomate européen sous couvert d’anonymat
Entre avancées russes, faiblesses ukrainiennes et incertitudes américaines, le conflit est à un tournant. Les prochains mois s’annoncent déterminants et l’issue, plus incertaine que jamais. Une chose est sûre : sans un soutien occidental massif et pérenne, les espoirs d’une paix acceptable pour Kiev semblent plus que compromis.
