Il y a des actions qui marquent une carrière, et puis il y a celles qui restent gravées dans la mémoire collective du basket pour toujours. Hier soir, au Delta Center de Salt Lake City, Luka Doncic a ajouté une nouvelle perle insensée à son collier déjà bien fourni.
Le petit pont qui a fait trembler la NBA
On joue le deuxième quart-temps. Les Lakers mènent d’une dizaine de points, mais l’ambiance est électrique. Luka récupère le ballon au niveau du logo central, accélère en transition et se retrouve face à Kevin Love, pourtant réputé pour sa défense physique. Ce qui suit défie presque les lois de la physique et du bon goût.
En une fraction de seconde, le Slovène baisse son centre de gravité, feinte à gauche, et glisse le ballon directement entre les jambes de l’ancien champion 2016. Kevin Love reste figé, les bras écartés, comme s’il venait de voir un fantôme. Luka, lui, continue sa course, lève la tête et trouve Jaxson Hayes en aveugle pour un alley-oop tonitruant. Le banc des Lakers explose, le public du Jazz retient son souffle.
« J’ai juste vu l’espace et j’y suis allé. C’est le genre de move qu’on tente à l’entraînement quand personne ne regarde… là, ça a marché devant 18 000 personnes. »
Luka Doncic, après la rencontre
Une action 100 % légale (et ça surprend tout le monde)
Immédiatement, les réseaux se sont enflammés : reprise de dribble ? Marching ? Les ralentis ont tourné en boucle. Verdict des arbitres et de la NBA : l’action est parfaitement valide. Le ballon n’a jamais touché le sol après le dribble entre les jambes, et Luka n’a jamais perdu le contrôle. Un chef-d’œuvre technique autant que spectaculaire.
Ce genre de geste, on l’avait déjà vu en streetball ou chez des joueurs comme Jamal Crawford, Kyrie Irving ou encore le légendaire Tim Hardaway avec son « UTEP two-step ». Mais le réussir en plein match NBA, en transition, face à un vétéran de 37 ans qui fait 2,03 m et 114 kg… c’est une autre dimension.
Luka aux Lakers : l’association qui change tout
Depuis son arrivée à Los Angeles l’été dernier, Luka Doncic semble libéré. Plus de pression texane, un LeBron James qui lui laisse les clés à certains moments, un effectif taillé pour le titre. Résultat : 33 points, 8 rebonds et 11 passes décisives lors de cette victoire 108-106 contre Utah. Quatrième succès de suite pour des Lakers désormais deuxièmes à l’Ouest.
Le plus impressionnant ? Sa capacité à alterner entre domination pure (step-back à trois points, floaters impossibles) et passes complètement folles. L’action sur Kevin Love en est l’exemple parfait : il aurait pu finir lui-même au cercle, mais il a préféré la passe aveugle pour Hayes. Vision, altruisme, spectacle. Le cocktail Luka.
Les réactions qui en disent long
LeBron James, sur le banc au moment des faits, s’est levé comme un seul homme pour applaudir. Après le match, il lâchait : « Ce gamin est un sorcier. Je suis content d’être de son côté ! »
Du côté du Jazz, Will Hardy, l’entraîneur, avait le sourire amer : « On savait qu’il était capable de ça… mais le voir en vrai, c’est autre chose. On va mettre ça dans le scouting report, même si je ne suis pas sûr que ça change grand-chose. »
Sur les réseaux, les comparaisons pleuvent : certains parlent du « petit pont » le plus humiliant depuis celui de Allen Iverson sur Lue en 2001, d’autres y voient déjà le futur Play of the Year.
Pourquoi ce move entre dans la légende
Parce qu’il réunit tout ce qu’on aime dans le basket moderne :
- Un joueur européen qui impose le style playground américain
- Un vétéran respecté qui se fait poster sans pouvoir réagir
- Une finition collective spectaculaire
- Une exécution parfaite sous pression
- Et surtout : l’humiliation polie, sans trash-talk, juste avec le talent pur
C’est le genre d’action qui fait grandir la légende de Luka. À 26 ans, il n’a plus rien à prouver, et pourtant il continue d’élever son jeu chaque soir.
Et maintenant ?
Les Lakers enchaînent un road-trip compliqué avec Denver et Oklahoma City à venir. Si Luka continue sur ce rythme, la Conférence Ouest va vite ressembler à un playground dont il tient les clés. Et nous, on va continuer à profiter du spectacle, les yeux écarquillés.
Parce qu’au fond, c’est ça la magie du basket : un simple dribble peut parfois raconter toute une histoire. Et celle de Luka Doncic est loin d’être terminée.









