Le retour au pouvoir de Donald Trump, qui sera officiellement investi lundi, est vu comme une véritable « opportunité » pour l’Europe par certains dirigeants du Vieux Continent. C’est notamment le cas de Friedrich Merz, favori pour devenir le prochain chancelier allemand, qui estime que la personnalité « très prévisible » du président américain apportera de la « clarté » dans les relations transatlantiques.
Lors d’une conférence de presse ce samedi à Berlin, le chef des conservateurs de la CDU a déclaré sans détour : « Trump est très prévisible : il pense ce qu’il dit et il fait ce qu’il dit. A cet égard, nous pouvons nous préparer au fait qu’il y aura beaucoup plus de clarté » une fois le républicain de retour à la Maison Blanche.
Une opportunité pour l’Europe d’accélérer ses efforts
Mais au-delà d’une simple prévisibilité, Friedrich Merz voit dans ce retour de Donald Trump une réelle opportunité pour l’Europe, notamment sur le plan militaire. Le président américain veut en effet voir les membres de l’OTAN porter leurs dépenses de défense à 5% du PIB, alors que l’Allemagne vient tout juste d’atteindre les 2%.
« Trump accélère maintenant un processus en Europe que nous aurions dû faire de toute façon », analyse Friedrich Merz. « À cet égard, c’est maintenant aussi une opportunité » pour mener à bien le débat sur les dépenses militaires, selon celui qui fait figure de favori pour les prochaines élections législatives allemandes.
L’Allemagne prête à augmenter son budget défense
Cette analyse semble partagée au sein du gouvernement allemand. Le ministre de la Défense Boris Pistorius s’est dit ce samedi favorable à un budget représentant « plutôt » 3% du PIB de l’Allemagne. Un effort conséquent pour Berlin, mais nécessaire face aux nouvelles exigences américaines.
Les Européens doivent saisir leur chance
Pour Friedrich Merz, les Européens n’ont « aucune raison d’avoir peur » de ce qui se passera lundi à Washington lors de l’investiture de Donald Trump. Au contraire, ils doivent saisir leur chance :
Nous avons plus d’habitants en Europe que les États-Unis et le Canada réunis. Si nous sommes unis, nous pouvons réaliser quelque chose.
Friedrich Merz
Le candidat à la chancellerie, qui appelle régulièrement à plus d’intégration européenne, espère ainsi que « ce qui se passe à Washington lundi accélérera nos efforts », en particulier en matière de défense.
La paix en Ukraine, une priorité
Concernant le conflit ukrainien, Donald Trump a promis de le résoudre rapidement s’il revenait au pouvoir. Il a même affirmé la semaine dernière préparer une rencontre avec Vladimir Poutine « pour en finir » avec cette guerre.
Une perspective qui ne doit cependant pas se faire au détriment de Kiev selon Friedrich Merz. Pour lui, « le plus important est que nous parvenions à la paix en Ukraine le plus rapidement possible, mais cette paix ne doit pas être conclue dans le dos de l’Ukraine », ni dans celui des Européens.
Le retour de Donald Trump s’annonce donc comme un moment charnière pour les relations entre l’UE et les États-Unis. Une période qui apportera son lot de défis, mais aussi d’opportunités à saisir pour les Européens s’ils veulent peser davantage sur la scène internationale. La balle est dans leur camp.
