En ce début d’année 2025, l’Union européenne se retrouve face à un échiquier géopolitique en pleine reconfiguration. Alors que les États-Unis amorcent un virage avec l’investiture de leur nouveau président, l’Europe entend bien saisir les opportunités qui se présentent à elle pour renforcer sa place sur la scène internationale. C’est dans ce contexte que la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a tenu un discours remarqué lors du Forum économique mondial de Davos.
Vers un Partenariat Renforcé avec la Chine
Le premier axe fort de l’intervention d’Ursula von der Leyen concernait les relations entre l’UE et la Chine. Alors que 2025 marque le cinquantenaire des relations diplomatiques entre les deux puissances, la cheffe de l’exécutif européen y voit une occasion unique d’approfondir et rééquilibrer ce partenariat crucial. Elle a ainsi plaidé pour une discussion constructive avec Pékin, dans un esprit d’équité et de réciprocité, afin de trouver des solutions mutuellement bénéfiques.
Parmi les domaines de coopération évoqués, on retrouve notamment le commerce et les infrastructures. L’objectif est clair : étendre les liens économiques entre l’Europe et l’Empire du Milieu, tout en veillant à un respect des intérêts de chacun. Ce rapprochement sino-européen apparaît d’autant plus stratégique dans un contexte de rivalités géostratégiques exacerbées à l’échelle planétaire.
Un Dialogue Pragmatique avec Washington
Face à l’Amérique de l’après-Trump, l’UE entend adopter une approche réaliste et pragmatique. Si la priorité absolue reste d’engager le dialogue avec la nouvelle administration américaine, Ursula von der Leyen a tenu à souligner que l’Europe ne renoncerait pas pour autant à ses principes. Une manière de rappeler que le Vieux Continent n’a pas vocation à s’aligner aveuglément sur Washington.
Nous nous montrerons pragmatiques, mais nous ne renoncerons pas à nos principes.
Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
Cette volonté de dialogue s’inscrit aussi dans une logique économique. Alors que Donald Trump avait fait planer la menace de nouvelles taxes douanières, son successeur semble vouloir apaiser les tensions commerciales. Une aubaine pour l’UE, qui rappelle que personne n’a intérêt à voir les liens de l’économie mondiale se rompre.
Le Climat, Priorité Non-Négociable pour l’Europe
Sur la question climatique, l’UE n’entend pas transiger. Malgré l’annonce fracassante de Donald Trump de retirer une nouvelle fois les États-Unis de l’accord de Paris, l’Europe réaffirme son engagement indéfectible en faveur de ce texte crucial. Ursula von der Leyen a martelé que cet accord restait le meilleur espoir de l’humanité toute entière pour lutter contre le dérèglement climatique.
Ce positionnement fort est aussi un moyen pour l’UE de se différencier sur la scène internationale et d’apparaître comme un acteur responsable et tourné vers l’avenir. En maintenant le cap sur la transition écologique, l’Europe entend bien prouver qu’une autre voie est possible, loin des égoïsmes nationaux.
Diversifier les Partenariats, un Impératif Stratégique
Enfin, Ursula von der Leyen a insisté sur la nécessité pour l’UE de diversifier ses partenariats commerciaux à travers le monde. Une manière de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier et de se prémunir contre d’éventuelles pressions ou mesures de rétorsion.
Dans cette optique, l’Inde apparaît comme un partenaire de choix. La présidente de la Commission a d’ailleurs annoncé que son premier voyage officiel la conduirait à New Delhi, avec l’ambition de renforcer le partenariat stratégique liant l’UE au géant asiatique. Un signal fort envoyé au monde sur la volonté européenne de jouer un rôle clé dans la reconfiguration des équilibres mondiaux.
L’Europe à la Croisée des Chemins
À l’aube de cette nouvelle ère géopolitique, l’Union européenne se trouve face à des choix déterminants. Entre une Chine qui s’affirme chaque jour davantage, des États-Unis en quête d’un nouveau souffle et un ordre mondial bousculé, l’Europe doit plus que jamais définir sa propre voie. C’est tout l’enjeu du discours d’Ursula von der Leyen à Davos : poser les jalons d’une diplomatie européenne ambitieuse, ancrée dans ses valeurs mais résolument tournée vers l’avenir.
Les prochains mois seront cruciaux pour transformer ces paroles en actes et permettre à l’UE de peser dans le grand jeu des nations. De la capacité des Européens à parler d’une seule voix et à affirmer leurs intérêts dépendra en grande partie la place qu’occupera le Vieux Continent sur l’échiquier mondial des prochaines décennies. Un défi immense mais ô combien stimulant pour une Europe qui doit aujourd’hui « passer à la vitesse supérieure » comme l’a si justement souligné Ursula von der Leyen.
