ActualitésInternational

L’UE Soutient l’Armée Libanaise avec 60 Millions d’Euros d’Aide

L'UE vole au secours du Liban en crise avec une aide de 60M€ pour son armée. Enjeu clé : faire respecter la trêve Israël-Hezbollah. Un soutien crucial pour stabiliser le pays, mais la partie est loin d'être gagnée... Décryptage.

En cette période trouble pour le Liban, l’Union européenne a décidé de voler au secours du pays du Cèdre. Mardi, l’UE a annoncé le déblocage d’une enveloppe de 60 millions d’euros destinée à soutenir les forces armées libanaises. Un coup de pouce financier qui intervient à un moment charnière, alors que le Liban s’efforce de mettre en œuvre un cessez-le-feu précaire entre Israël et le Hezbollah.

Un soutien crucial pour la stabilité régionale

Pour Kaja Kallas, cheffe de la diplomatie européenne, cette aide arrive « à un moment critique pour la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu entre le Liban et Israël ». La responsable estonienne a souligné le rôle essentiel des forces armées libanaises, « essentielles à la stabilité régionale et nationale » et qui « méritent tout notre soutien dans l’accomplissement de leur mission cruciale ».

L’accord de trêve, signé le 27 novembre dernier, a mis un terme à la guerre entre le mouvement pro-iranien Hezbollah et Israël. Il prévoit notamment le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban d’ici au 26 janvier. Mais à quelques jours de l’échéance, le processus n’est toujours pas finalisé, suscitant l’inquiétude du nouveau président libanais Joseph Aoun qui réclame le respect de l’accord « dans les délais fixés ».

Le Hezbollah sommé de se retirer au nord du Litani

De son côté, le Hezbollah, affaibli par le conflit, doit lui aussi se plier aux exigences de l’accord de cessez-le-feu. Le mouvement chiite est tenu de retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière avec Israël. Une condition sine qua non pour garantir la stabilité dans la région.

La France appelle à accélérer la mise en œuvre de l’accord

La semaine dernière, le président français Emmanuel Macron s’était rendu à Beyrouth pour afficher son soutien aux nouveaux dirigeants libanais. Il avait alors appelé à « accélérer » la mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu, soulignant la nécessité d’un « retrait total des forces israéliennes » et d’un « monopole total de l’armée libanaise sur les armes ». Le chef de l’État avait également annoncé la tenue prochaine d’une conférence internationale à Paris pour aider à la reconstruction du pays, durement éprouvé par le conflit.

Les États-Unis aussi mettent la main à la poche

L’aide européenne n’est pas la seule à avoir été annoncée ces derniers jours en faveur de l’armée libanaise. Washington avait fait part la semaine passée de son intention de débloquer plus de 117 millions de dollars pour soutenir les forces de sécurité du pays. Un engagement fort de la part des États-Unis, soucieux de préserver la stabilité dans cette région hautement stratégique.

Une trêve fragile sur fond de crise multiforme

Malgré ces soutiens internationaux, la situation au Liban reste extrêmement précaire. Le pays traverse une crise politique, économique et sociale sans précédent, aggravée par la pandémie de Covid-19 et l’explosion dévastatrice du port de Beyrouth en août 2020. La mise en œuvre de l’accord de cessez-le-feu apparaît comme un défi majeur pour le nouveau gouvernement libanais, qui peine à s’imposer face aux différentes factions rivales.

Le Liban est au bord du gouffre. Sans un soutien international massif et coordonné, le pays risque de sombrer dans le chaos.

Un diplomate européen sous couvert d’anonymat

Dans ce contexte, l’aide financière de l’UE est plus que jamais la bienvenue pour épauler l’armée libanaise, considérée comme l’un des derniers remparts de la stabilité dans le pays. Mais les experts s’accordent à dire que c’est loin d’être suffisant pour sortir le Liban de l’ornière. Il faudra une mobilisation de grande ampleur de la communauté internationale et des réformes profondes pour remettre le pays sur les rails.

Les prochaines semaines seront décisives

Tous les regards sont désormais braqués sur l’échéance du 26 janvier, date butoir fixée par l’accord de cessez-le-feu pour le retrait des forces israéliennes du Liban. Les prochaines semaines seront décisives pour jauger la volonté des différents acteurs à respecter leurs engagements. L’enjeu est de taille : il en va de la stabilité et de la sécurité de tout le Moyen-Orient.

En attendant, le peuple libanais retient son souffle, oscillant entre espoir et inquiétude. Espoir de voir enfin ce pays meurtri panser ses plaies et se reconstruire. Inquiétude face à la fragilité de la situation et aux nombreux défis qui restent à relever. Une chose est sûre : le chemin vers la paix et la prospérité sera long et semé d’embûches. Mais avec le soutien de la communauté internationale, à commencer par celui de l’Union européenne, le Liban peut encore y croire.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.