Dans un monde où les relations internationales sont de plus en plus complexes et interconnectées, chaque décision politique a des répercussions en cascade. C’est dans ce contexte que l’Union européenne (UE) vient d’annoncer une série de nouvelles sanctions à l’encontre de la Biélorussie et de la Chine, deux pays dont les liens étroits avec la Russie inquiètent de plus en plus la communauté internationale.
La Biélorussie dans le collimateur européen
Selon une source proche du dossier, l’UE a décidé de sanctionner 26 ressortissants biélorusses, principalement des magistrats accusés d’avoir prononcé des sentences « politiquement motivées » contre des opposants au régime du président Alexandre Loukachenko. Ce dernier, au pouvoir depuis 1994, est régulièrement pointé du doigt pour ses violations répétées des droits humains et sa répression de toute forme de contestation.
Mais les sanctions européennes ne s’arrêtent pas là. Elles visent également des dirigeants de prisons et d’autres institutions pénitentiaires, où de nombreux « prisonniers politiques » seraient soumis à des conditions de détention inhumaines. Enfin, deux entrepreneurs proches du pouvoir biélorusse sont aussi dans le collimateur de l’UE pour avoir bénéficié des largesses du régime.
Ces sanctions, qui comprennent un gel des avoirs dans l’UE et une interdiction de se rendre sur le territoire européen, portent à 287 le nombre d’individus et 39 le nombre d’entités biélorusses ciblés par des mesures restrictives européennes depuis août 2020.
La Chine, un allié embarrassant
Mais la Biélorussie n’est pas la seule dans le viseur européen. Pour la première fois, l’UE a également annoncé des sanctions « étendues » contre sept entités et personnalités chinoises, accusées d’aider la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine. Parmi elles, on retrouve notamment Li Xiaocui, une femme d’affaires soupçonnée de permettre à des entreprises chinoises de contourner les sanctions occidentales visant la Russie.
Quatre entreprises chinoises sont aussi concernées, dont Xiamen Limbach, pour avoir fourni des composants sensibles utilisés dans la fabrication de drones à longue portée et de microprocesseurs destinés à l’industrie militaire russe. Cette firme est également accusée d’avoir livré des composants de moteur pour les drones iraniens Shahed, massivement employés par l’armée russe sur le front ukrainien.
Une pression croissante sur Moscou et ses alliés
Ces nouvelles sanctions s’inscrivent dans le cadre du quinzième « paquet » de mesures restrictives approuvé vendredi dernier par les ambassadeurs des 27 États membres de l’UE. Elles témoignent de la volonté européenne de maintenir une pression constante sur la Russie et ses alliés, plus d’un an après le début de l’invasion de l’Ukraine.
En ciblant ainsi la Biélorussie et la Chine, l’Union européenne envoie un message clair : toute forme de soutien, direct ou indirect, à l’agression russe sera sévèrement punie. Une manière pour les Européens de réaffirmer leur attachement à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, tout en isolant davantage le régime de Vladimir Poutine sur la scène internationale.
Vers une reconfiguration des équilibres mondiaux ?
Au-delà de leur impact immédiat, ces sanctions pourraient bien accélérer une recomposition en profondeur des relations internationales. En poussant la Biélorussie et la Chine à clarifier leur positionnement vis-à-vis de Moscou, l’UE contribue en effet à crystalliser les lignes de fracture qui traversent aujourd’hui le monde.
D’un côté, les démocraties occidentales, attachées au respect du droit international et déterminées à défendre l’ordre mondial issu de la Seconde Guerre mondiale. De l’autre, un bloc sino-russe de plus en plus assertif, prêt à remettre en cause cet ordre au nom d’une vision alternative des relations entre États.
Dans ce contexte, le conflit ukrainien apparaît de plus en plus comme un tournant majeur des relations internationales au XXIe siècle. Et les sanctions européennes, loin d’être de simples mesures techniques, pourraient bien être un des outils clés de cette confrontation entre deux visions du monde diamétralement opposées. L’Histoire, assurément, retiendra ce nouveau coup de tonnerre diplomatique venu de Bruxelles.