Dans un nouveau tour de vis contre la Russie, l’Union européenne a annoncé mercredi un 15e paquet de sanctions ciblant notamment une cinquantaine de navires supplémentaires de la fameuse « flotte fantôme » russe. Cette mystérieuse armada permettrait à Moscou de contourner les restrictions occidentales sur ses exportations pétrolières et ainsi continuer à financer sa machine de guerre en Ukraine.
Une flotte de l’ombre pour déjouer les sanctions
Depuis l’invasion de l’Ukraine en 2022, les alliés occidentaux ont imposé une série de sanctions visant à tarir les revenus pétroliers de la Russie, principal carburant de son effort de guerre. Plafonnement des prix, restrictions à l’export… Mais le Kremlin a plus d’un tour dans son sac. Pour contourner ces mesures, Moscou aurait recours à une « flotte fantôme » composée de navires souvent vétustes, opérant sous pavillon étranger et appartenant à des propriétaires douteux, sans assurance adéquate. Une flotte de l’ombre qui permet à la Russie de continuer à écouler son or noir.
L’UE resserre l’étau
Face à cette stratégie de contournement, l’UE a décidé de frapper plus fort. Mercredi, les Vingt-Sept se sont accordés pour ajouter une cinquantaine de navires supplémentaires sur la liste noire européenne, portant leur nombre total à environ 75. « Les partenaires de l’UE et du G7 sont déterminés à maintenir la pression sur le Kremlin », a martelé la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
« Je salue l’accord sur notre 15e paquet de sanctions qui cible en particulier la flotte fantôme de la Russie. »
– Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne
Des entreprises chinoises dans le viseur
Le nouveau train de sanctions ne s’arrête pas là. Il vise également davantage d’entreprises chinoises soupçonnées de collaborer avec l’armée russe, en lui fournissant des composants clés. Bruxelles avait déjà interdit à toute société européenne de commercer avec certaines entités chinoises sur sa liste noire. Cette fois-ci, de nouveaux noms s’ajoutent, élargissant la portée des restrictions.
Un paquet moins ambitieux mais qui maintient la pression
Si ce 15e round de sanctions paraît moins étoffé que les précédents, c’est en raison des réticences de la Hongrie qui occupe actuellement la présidence tournante de l’UE, confient des diplomates. Certains espèrent des mesures plus musculeuses sous la future présidence polonaise à partir de janvier. Mais tous admettent qu’il devient de plus en plus ardu de dénicher de nouvelles cibles d’envergure.
Malgré tout, ce nouveau paquet a le mérite de maintenir la pression sur Moscou et d’envoyer un signal fort : l’UE reste déterminée à utiliser l’arme des sanctions pour entraver la machine de guerre russe, en traquant les stratagèmes les plus élaborés comme cette énigmatique flotte de l’ombre.