Dans un geste fort visant à endiguer la violence croissante des gangs en Haïti, l’Union Européenne a décidé de sanctionner trois chefs de gangs notoires. Cette initiative, portée par la France, envoie un signal clair : l’UE ne restera pas les bras croisés face à l’escalade des exactions et des violations des droits de l’homme dans le pays.
Un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans l’UE
Concrètement, les sanctions consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager au sein de l’Union Européenne pour Jonel Catel du gang Terre Noir, Gabriel Jean-Pierre de la coalition GPep, et Ferdens Tilus du gang Kokorat San Ras. Ils sont accusés de s’être livrés à des activités criminelles d’une extrême violence :
- Vols et extorsions
- Demandes de rançon et enlèvements
- Meurtres et viols
L’UE n’exclut pas d’aller plus loin si nécessaire, se disant prête à envisager des « mesures supplémentaires » pour répondre à la violence qui gangrène Haïti. Des sources proches du dossier indiquent que d’autres sanctions ciblées pourraient suivre si la situation ne s’améliore pas.
Une instabilité chronique malgré les efforts internationaux
Haïti souffre en effet d’une instabilité politique chronique depuis des dizaines d’années, aggravée ces derniers mois par la montée en puissance des groupes armés. Malgré l’arrivée d’un nouveau Premier ministre en novembre et le déploiement cet été d’une mission multinationale d’appui à la police haïtienne, menée par le Kenya avec le soutien de l’ONU et des États-Unis, la violence persiste.
Les dernières exactions en date
Les 7 et 8 décembre, au moins 184 personnes ont été tuées dans l’agglomération de Port-au-Prince lors d’exactions ordonnées par un « puissant chef de gang » contre des pratiquants du culte vaudou, selon une ONG locale. Ce bilan effroyable illustre la spirale de violence dans laquelle Haïti semble pris au piège.
La France en pointe sur le dossier haïtien
La France, qui dit être à l’initiative de ces sanctions européennes, suit de près la situation en Haïti. Paris avait déjà exprimé à plusieurs reprises sa vive préoccupation face à la dégradation sécuritaire et humanitaire dans ce pays des Caraïbes, avec lequel elle entretient des liens historiques et culturels forts.
Le gouvernement français est déterminé à aider Haïti à sortir de la crise et à retrouver le chemin de la stabilité et du développement.
Un diplomate français
Selon des sources diplomatiques, la France plaide au sein de l’UE et des instances internationales pour une approche globale combinant pressions sur les fauteurs de troubles, soutien au processus politique et aide au développement. Mais le chemin vers la paix et la stabilité en Haïti s’annonce encore long et périlleux.
Ces sanctions européennes marquent cependant une étape importante. Elles montrent que la communauté internationale n’est pas indifférente au sort d’Haïti et qu’elle est prête à utiliser les leviers à sa disposition pour tenter de faire reculer la violence. Reste à voir si cela suffira à inverser la tendance et à redonner espoir au peuple haïtien.