Alors que l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche laisse présager un retour des droits de douane, l’Union européenne se dit “prête à réagir” en cas de nouvelles tensions commerciales avec les États-Unis. C’est ce qu’a affirmé Jovita Neliupsiene, ambassadrice de l’UE à Washington, lors d’une récente conférence de presse.
Malgré une volonté de coopération avec la nouvelle administration américaine durant cette période de transition, Mme Neliupsiene reconnaît que des “moments de tensions” sont à prévoir sur le plan commercial. Elle assure néanmoins que l’UE sera en mesure de riposter le cas échéant.
L’importance des échanges bilatéraux en jeu
Les enjeux sont de taille, puisque les échanges bilatéraux entre l’UE et les USA représentent plus de 40% du PIB mondial. La mise en place de droits de douane aurait donc un impact considérable sur ces flux commerciaux.
C’est simple, si [Donald Trump] impose des droits de douane, nous répondrons.
Un responsable européen à Bruxelles
Durant sa campagne, le président élu n’a pas caché son intention de réintroduire des taxes douanières de 10 à 20% sur l’ensemble des produits entrant aux États-Unis. Il y voit à la fois un levier de négociation et un moyen de financer les baisses d’impôts envisagées.
Trump s’en prend à l’UE
Donald Trump a spécifiquement ciblé l’Union européenne, la qualifiant de “mini-Chine, pas si mini que ça d’ailleurs”, qui profiterait des États-Unis sur le plan commercial. En effet, l’UE est le premier partenaire en valeur des USA et représente leur second déficit commercial après la Chine.
Cependant, la situation varie grandement d’un pays européen à l’autre. Si les États-Unis sont également déficitaires vis-à-vis de l’Allemagne ou de l’Italie, ils dégagent en revanche un excédent avec les pays scandinaves et du Benelux.
Des liens économiques étroits de part et d’autre de l’Atlantique
L’ambassadrice européenne a tenu à souligner l’ampleur et l’importance des relations économiques transatlantiques :
Nous échangeons 1.700 milliards de dollars de biens et services chaque année, nous sommes chacun le plus gros investisseur de l’autre, pour un total de 5.000 milliards de dollars. Et le plus important est que ce commerce et ces investissements ont créé 16 millions d’emplois.
Jovita Neliupsiene, ambassadrice de l’UE à Washington
Construire un “agenda positif” malgré les tensions
Malgré les risques de frictions commerciales, Mme Neliupsiene espère pouvoir mettre en place un “agenda positif” entre l’UE et les États-Unis. Elle rappelle que l’objectif est de “construire les fondations solides pour que la coopération transatlantique se poursuive”, tant sur les questions commerciales que sécuritaires ou fiscales.
L’ambassadrice se veut rassurante, affirmant que par le passé, l’UE et les USA ont toujours su “trouver un moyen d’apaiser les choses” malgré des moments de tension. Elle souligne également les progrès réalisés conjointement face à la Chine, notamment dans le cadre d’enquêtes sur des pratiques anticoncurrentielles d’entreprises chinoises.
Si le retour des droits de douane souhaité par Donald Trump fait peser une menace sur les relations commerciales transatlantiques, l’Union européenne entend donc maintenir le dialogue avec la nouvelle administration américaine. Tout en se tenant prête à répliquer si nécessaire pour défendre ses intérêts.