Dans un contexte de tensions croissantes entre l’Union européenne et la Russie, un nouvel incident vient de secouer la mer Baltique. Le jour de Noël, le câble sous-marin Estlink 2, transportant de l’électricité entre la Finlande et l’Estonie, a soudainement été déconnecté du réseau. Cet événement survient peu après que deux câbles de télécommunications aient été sectionnés dans les eaux territoriales suédoises de la Baltique, il y a un peu plus d’un mois. Face à ces actes de sabotage présumés, l’Union européenne a rapidement réagi en menaçant de prendre de nouvelles sanctions contre les navires russes, soupçonnés d’être impliqués dans ces incidents.
L’UE félicite la Finlande et promet des sanctions
Dans un communiqué commun, la Commission européenne et la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, ont salué la réactivité des autorités finlandaises qui ont rapidement arraisonné un navire suspect. Elles ont également assuré que l’UE travaillait en étroite collaboration avec la Finlande dans le cadre de l’enquête en cours. Mais au-delà des félicitations, l’Union européenne a surtout exprimé sa ferme condamnation de toute destruction délibérée des infrastructures essentielles de l’Europe.
La « flotte fantôme » russe dans le viseur
Le navire suspect arraisonné par les autorités finlandaises ferait partie de ce que l’on appelle la « flotte fantôme » de la Russie. Il s’agit de navires qui transportent du pétrole brut et des produits pétroliers russes, malgré l’embargo imposé par les sanctions occidentales. Selon l’UE, cette flotte représente une menace non seulement pour la sécurité et l’environnement, mais elle contribuerait également à financer le budget de guerre de la Russie. C’est pourquoi la Commission européenne et Kaja Kallas ont annoncé leur intention de proposer de nouvelles mesures, y compris des sanctions, pour cibler spécifiquement cette « flotte fantôme ».
Une série d’incidents dans la Baltique depuis l’invasion de l’Ukraine
Il est important de noter que les incidents survenus en mer Baltique ne sont pas isolés. Depuis l’invasion russe de l’Ukraine en 2022, de nombreux événements similaires ont été rapportés dans cette région. Face à cette situation préoccupante, l’Union européenne avait déjà fait savoir qu’elle renforçait les mesures pour protéger les câbles sous-marins. Parmi les actions envisagées, on peut citer l’amélioration de l’échange d’informations, la mise en oeuvre de nouvelles technologies de détection, le développement des capacités de réparation sous-marine et le renforcement de la coopération au niveau international.
Blacklister davantage de pétroliers russes
Outre les mesures spécifiques visant à protéger les infrastructures sous-marines, les pays de l’UE se sont également accordés récemment pour étendre leur liste noire de pétroliers russes. Une cinquantaine de navires supplémentaires, soupçonnés de faire partie de la « flotte fantôme » et d’être utilisés pour contourner les sanctions occidentales liées à la guerre en Ukraine, devraient ainsi être ajoutés à cette liste.
Au final, cet incident de sabotage présumé d’un câble sous-marin en mer Baltique met en lumière les tensions géopolitiques qui persistent dans cette région depuis le début du conflit ukrainien. Il illustre également la détermination de l’Union européenne à protéger ses infrastructures essentielles et à faire pression sur la Russie en ciblant les navires soupçonnés de contourner les sanctions. Reste à savoir si ces nouvelles mesures seront suffisantes pour dissuader de futurs actes de sabotage et pour assurer la sécurité des câbles sous-marins, véritables artères de notre monde interconnecté.