Les récents propos controversés du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, déclarant qu’il serait “justifié et moral” de laisser les habitants de la bande de Gaza “mourir de faim” pour obtenir la libération d’otages retenus par le Hamas, ont déclenché une vague d’indignation au sein de la communauté internationale. L’Union européenne, la France et le Royaume-Uni ont fermement condamné ces déclarations, appelant le gouvernement israélien à prendre clairement ses distances.
Une situation humanitaire catastrophique à Gaza
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas en octobre dernier, la bande de Gaza est plongée dans une crise humanitaire sans précédent. Selon les données du ministère de la Santé local, près de 40 000 Palestiniens ont perdu la vie dans les affrontements, tandis que la quasi-totalité des 2,4 millions d’habitants ont été déplacés et souffrent de graves pénuries alimentaires. L’aide humanitaire peine à atteindre la population, en raison du blocus imposé par Israël.
Des propos “plus qu’ignominieux” pour l’UE
Face à cette situation dramatique, les propos de Bezalel Smotrich ont suscité la consternation de l’Union européenne. Dans un communiqué, l’UE a qualifié ces déclarations de “plus qu’ignominieuses”, soulignant qu’“il ne peut y avoir aucune justification” au fait de laisser mourir de faim des civils. L’UE a appelé le gouvernement israélien à “prendre sans équivoque ses distances” avec les propos de son ministre des Finances.
Nous attendons du gouvernement israélien qu’il prenne sans équivoque ses distances avec les propos du ministre Smotrich.
– Communiqué de l’Union européenne
La France et le Royaume-Uni expriment leur “consternation”
De son côté, la France a fait part de sa “profonde consternation” face aux propos “scandaleux” de Bezalel Smotrich. Le ministère français des Affaires étrangères a appelé le gouvernement israélien à “condamner fermement ces propos inacceptables”.
Quant au Royaume-Uni, le chef de la diplomatie britannique David Lammy a déclaré qu’“il ne peut y avoir aucune justification” aux propos du ministre israélien. Il a souligné que laisser délibérément mourir de faim des civils constituerait “un crime de guerre”, exhortant Israël à “retirer et condamner” ces déclarations.
Israël sommé de clarifier sa position
Face à ces réactions internationales, la balle est désormais dans le camp du gouvernement israélien. Ce dernier est appelé à clarifier sa position et à se désolidariser sans ambiguïté des propos tenus par son ministre des Finances. L’enjeu est de taille pour Israël, dont l’image est déjà fortement ternie par le conflit à Gaza et les lourdes pertes civiles.
Reste à savoir si le Premier ministre Benyamin Netanyahou, à la tête d’une coalition comprenant l’extrême droite, saura prendre les mesures nécessaires pour apaiser les tensions et réaffirmer l’engagement d’Israël en faveur du droit international humanitaire. La communauté internationale sera particulièrement attentive aux prochaines déclarations et actions du gouvernement israélien dans ce dossier sensible.