Les législatives 2024 ont beau avoir sacré la gauche victorieuse, la route de Matignon semble toujours aussi sinueuse pour Lucie Castets. Malgré la courte majorité obtenue par le Nouveau Front populaire (NFP), le président Emmanuel Macron campe sur ses positions, estimant que le scrutin n’a pas désigné de vainqueur clair. Un constat qui le pousse à écarter, pour l’heure, l’idée d’une nomination de la haute fonctionnaire à la tête du gouvernement.
Une pression maintenue malgré tout
Face à cette impasse politique, les responsables du NFP ne baissent pas les bras pour autant. Déterminés à imposer leur candidate, ils multiplient les initiatives pour faire plier le président de la République. Lucie Castets elle-même compte bien mettre à profit la trêve estivale pour porter son projet aux quatre coins de l’échiquier politique de gauche, des écologistes aux socialistes en passant par les communistes et les Insoumis.
Tout le monde sait que c’est mort, mais nous nous devons de maintenir la pression sur Emmanuel Macron puisque nous sommes arrivés en tête.
– Une parlementaire socialiste
Le spectre d’une coalition centriste
En coulisses pourtant, c’est bien la résignation qui gagne du terrain. Beaucoup à gauche redoutent déjà qu’Emmanuel Macron ne se tourne vers la droite et le centre pour dégager une majorité alternative, avec la bienveillance du Rassemblement national. Un scénario cauchemardesque aux yeux des écologistes, qui verraient alors s’envoler leurs rêves de transition énergétique.
Un bras de fer institutionnel
Au-delà du rapport de force politique, c’est un véritable bras de fer institutionnel qui se joue entre le président et sa potentielle Première ministre. Emmanuel Macron entend bien conserver la main sur les grandes orientations du pays, quitte à cantonner Matignon à un rôle d’exécutant. Une perspective inacceptable pour Lucie Castets, bien décidée à peser de tout son poids sur la politique gouvernementale.
Je ne serai pas une Première ministre de façade. Si j’accède à Matignon, ce sera pour mener la politique pour laquelle les Français ont voté.
– Lucie Castets
L’hypothèse de la dissolution
Reste une option radicale, brandie par certains comme une épée de Damoclès au-dessus de la tête du président : celle d’une dissolution de l’Assemblée nationale. Un pari risqué, qui pourrait déboucher sur une majorité encore plus nette en faveur de la gauche… ou au contraire la priver de ses précieux sièges. Alors, à l’aube de cette improbable cohabitation, tous les coups semblent permis. Et Lucie Castets est bien décidée à jouer son va-tout.