Contrariée par son niveau de jeu et ses entames de matchs ratées ces dernières semaines, l’Union Bordeaux-Bègles compte bien relever la tête pour son déplacement périlleux en Champions Cup chez l’Ulster samedi, malgré un effectif amoindri par les blessures.
Un réveil nécessaire en terre irlandaise
Défaits lourdement la semaine passée, les Ulstermen auront à cœur de laver l’affront devant leur public. Un contexte guère favorable aux Girondins, habitués à souffrir en ce début de saison loin de leurs bases.
Maxime Lucu et Jefferson Poirot, cadres du vestiaire bordelais, n’ont pas caché en conférence de presse leur insatisfaction devant les prestations de leur équipe à l’extérieur :
Chaque fois qu’on s’est déplacés, il y a eu cette petite latence d’une vingtaine de minutes. Contre les Tigers, j’ai eu la sensation qu’on était surpris par le rythme et la vitesse d’exécution.
– Jefferson Poirot, pilier de l’UBB
En cause, une pression d’entrée mal négociée par les Bordelais qui subissent l’impact physique et la vitesse d’exécution de leurs adversaires. Incapables de mettre leur jeu en place, ils accusent systématiquement un retard à l’allumage dans ces premières minutes décisives.
La touche et la mêlée en souffrance
Au delà de ces entames manquées, l’UBB peine actuellement dans des secteurs clés. Si la touche sort d’une performance encourageante, elle reste encore trop irrégulière au goût du staff. Quant à la mêlée, elle traverse clairement une zone de turbulences depuis deux rencontres. Des constats lucides posés par Jefferson Poirot lui-même :
On a besoin de se régler, d’être meilleurs sur beaucoup de choses : la manière dont on tient le ballon, sur la mêlée en défense, sur les longues poussées où on se fait prendre…
– Jefferson Poirot
Ces faiblesses identifiées constituent des axes de travail majeurs pour les avants bordelais, conscients que l’Ulster ne manquera pas de les mettre à l’épreuve sur ces points précis, avec un pack renouvelé et revanchard.
Sortir du lot malgré les absences
Pour ce déplacement périlleux, l’UBB devra composer sans plusieurs éléments importants, touchés par une vague de blessures. Loin d’être idéales, ces absences contraignent le staff à innover dans sa composition et à responsabiliser encore davantage les joueurs présents.
Un contexte délicat mais qui offre aussi l’occasion à certains de sortir de l’ombre et de se révéler. Car au-delà des difficultés actuelles, cette équipe bordelaise regorge de talents capables d’élever leur niveau et de créer la surprise.
Face à l’adversité, Christophe Urios attend un sursaut d’orgueil et une prise de conscience collective. Après un début de saison poussif, il est temps pour l’UBB de montrer un tout autre visage et de lancer enfin sa campagne européenne.
Une réaction qui passera nécessairement par une entame maîtrisée et agressive, dans le sillage de ses leaders retrouvés. Une montée en puissance progressive de sa mêlée et de sa touche. Et surtout, une capacité à rester fidèle à ses principes de jeu malgré la pression.
Les solutions, les Bordelais les connaissent. Reste désormais à les appliquer avec une détermination farouche dès le coup d’envoi. Le défi est immense mais à la hauteur du potentiel et des ambitions de ce groupe qui doit désormais assumer son statut et ses responsabilités sur la scène continentale.
Rendez-vous samedi pour un match sous haute tension qui en dira long sur les ressources mentales de cette équipe et sa capacité à relever la tête. Une rencontre aux allures de révélateur pour des Bordelais dos au mur mais déterminés à renverser la vapeur.
Un déplacement en forme de test grandeur nature pour des joueurs en quête de rachat et de certitudes. L’UBB n’a plus le choix : il faudra montrer un tout autre visage pour espérer exister dans cette Champions Cup si relevée. Le talent ne suffira pas, il faudra aussi y ajouter les ingrédients qui font les grandes équipes : le combat, la solidarité et la constance dans l’effort. C’est à ce prix que les Bordelais pourront entrevoir des lendemains plus radieux sur la scène européenne.