Une sordide affaire d’agression sexuelle secoue actuellement la ville de Mende, en Lozère. Trois individus, dont deux majeurs de 23 ans et un mineur de seulement 16 ans, ont été placés en détention provisoire le 27 novembre dernier, soupçonnés d’avoir violemment agressé et violé une femme de 63 ans à son domicile.
Une sexagénaire sauvagement agressée chez elle
Les faits se sont déroulés dans la soirée du 20 novembre. Selon les premières investigations, la victime, une assistante familiale, aurait été « très violemment frappée » par les trois suspects qui se sont introduits à son domicile, avant d’être agressée sexuellement.
D’après une source proche de l’enquête, deux mineurs placés par l’aide sociale à l’enfance logeaient chez cette sexagénaire au moment des faits. Réfugiés dans leur chambre, ils sont parvenus à donner l’alerte, permettant l’interpellation rapide d’un des agresseurs présumés par les forces de l’ordre. Les deux autres ont été appréhendés dans les jours qui ont suivi.
20 ans de réclusion criminelle encourus
Mis en examen pour « viol en réunion, vol par effraction dans un local d’habitation aggravé », les trois suspects risquent gros. Le parquet de Nîmes, en charge de l’affaire, a rappelé qu’ils encourent jusqu’à 20 ans de réclusion criminelle. Un examen médical a par ailleurs délivré à la victime pas moins de 28 jours d’ITT (Incapacité Totale de Travail).
« Nous prenons cette affaire très au sérieux. Les mis en cause devront répondre de leurs actes devant la justice », a déclaré le procureur de la République de Nîmes.
Une ville sous le choc
À Mende, c’est la consternation. Cette petite ville de Lozère, réputée paisible, peine à croire qu’un tel drame ait pu se produire. Beaucoup s’inquiètent pour la victime, cette assistante familiale « dévouée et appréciée de tous » selon les dires de son entourage. La question de la sécurité des professionnels accueillant des mineurs en difficulté est également sur toutes les lèvres.
« C’est un métier difficile, on sait qu’on peut être exposé à des jeunes instables voire dangereux, mais là ça va trop loin… Il va falloir revoir les procédures de placement et mieux protéger ces travailleurs de l’ombre »
témoigne sous couvert d’anonymat une autre famille d’accueil de la région.
Justice et prévention
Au delà du volet judiciaire, cette terrible affaire soulève de nombreuses questions. Comment mieux anticiper et prévenir les passages à l’acte d’une telle violence, en particulier chez des mineurs suivis par les services sociaux ? Quels moyens supplémentaires accorder à la protection de l’enfance pour sécuriser les parcours des jeunes mais aussi ceux qui les accompagnent au quotidien ?
Le monde politique s’est rapidement emparé du sujet. Plusieurs élus nationaux et locaux ont fait part de leur émotion et apporté leur soutien à la victime et sa famille. Certains en appellent à un vaste plan en faveur de la prévention de la délinquance juvénile et de la sécurisation des professionnels.
« Cet effroyable drame doit nous pousser à agir. La protection de nos ainés et de ceux qui les accompagnent au quotidien doit devenir une priorité absolue »
a notamment déclaré le député de la circonscription.
Dans cette attente, une marche blanche en hommage à la victime devrait être organisée prochainement à Mende. Une façon pour la population de lui témoigner son soutien et de dire son rejet de ces violences insupportables.
L’enquête, confiée à la police judiciaire de Nîmes, se poursuit désormais pour tenter de faire toute la lumière sur les circonstances exactes de cette terrible agression. Les trois mis en cause, qui nient les faits ou gardent le silence selon nos informations, devraient être prochainement entendus par un juge d’instruction.