L’Asie centrale est en ébullition ! L’Ouzbékistan, pays clé de la région, vient d’annoncer une série de mesures révolutionnaires visant à simplifier les déplacements transfrontaliers avec ses voisins. Une initiative audacieuse qui pourrait bien changer la donne dans cette zone longtemps marquée par les tensions.
L’Ouzbékistan ouvre grand ses frontières
Lors d’un discours devant le Parlement, le président ouzbek Chavkat Mirzioïev a affiché sa volonté d’assouplir les conditions de passage aux frontières de son pays. Objectif affiché : renforcer la coopération régionale et tisser de nouveaux liens avec les nations voisines.
Concrètement, les citoyens ouzbeks pourront bientôt franchir les frontières kazakhe et tadjike avec une simple carte d’identité, sans passeport. Un premier pas vers davantage de liberté de circulation, après une mesure similaire déjà adoptée avec le Kirghizstan.
« Il est nécessaire d’élargir le cercle de nos amis et partenaires, ainsi que d’approfondir la coopération régionale avec nos voisins proches », a déclaré M. Mirzioïev.
Chavkat Mirzioïev, président de l’Ouzbékistan
Vers une nouvelle ère de bon voisinage ?
Cette annonce marque un tournant dans les relations entre les ex-républiques soviétiques d’Asie centrale. Depuis leur indépendance il y a trois décennies, le Kazakhstan, le Kirghizstan, l’Ouzbékistan, le Tadjikistan et le Turkménistan ont souvent connu des périodes de fortes tensions.
Au cœur des discordes : la gestion des frontières héritées de l’URSS au tracé complexe, ainsi que le partage des ressources en eau. Des différends qui ont parfois dégénéré en affrontements meurtriers, à l’image du conflit entre le Tadjikistan et le Kirghizstan en septembre 2022 qui avait fait une centaine de morts.
L’Ouzbékistan montre la voie
Face à ces défis, l’Ouzbékistan semble déterminé à jouer un rôle moteur dans l’apaisement des relations régionales. Après avoir déminé sa frontière avec le Tadjikistan en 2021, Tachkent a délimité celle avec le Kirghizstan en 2023 et ouvert de nouveaux points de passage.
Signe d’une volonté partagée de rapprochement, les dirigeants centrasiatiques multiplient les rencontres au plus haut niveau ces derniers temps. Au menu des discussions : délimitation des frontières, partage des ressources hydriques, mais aussi coopération dans des domaines variés allant de la sécurité à l’économie.
« Le renforcement des relations de bon voisinage entre les pays d’Asie centrale pour garantir la sécurité et la stabilité régionales sera une priorité de la politique étrangère ouzbèke. »
Chavkat Mirzioïev, président de l’Ouzbékistan
Une région sous les projecteurs
Ces initiatives de rapprochement attirent l’attention des grandes puissances. Russie, Chine, Union européenne et États-Unis multiplient ainsi les formats de dialogue « C5+1 » avec les cinq États centrasiatiques.
Moscou et Pékin voient dans la stabilité de l’Asie centrale un enjeu majeur pour leur sécurité et leurs projets économiques, tandis que les Occidentaux espèrent y étendre leur influence. Une compétition géopolitique qui pourrait inciter les dirigeants locaux à jouer des rivalités pour obtenir des contreparties.
Quoi qu’il en soit, la dynamique enclenchée par l’Ouzbékistan semble porteuse d’espoir pour les populations locales, qui aspirent à davantage de liberté de mouvement et d’opportunités. Reste à voir si ces bonnes intentions se traduiront par des avancées concrètes et durables sur le terrain. L’avenir de l’Asie centrale est en jeu.