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Louis Aliot : « Le Nouveau Front populaire menace la paix civile »

Le vice-président du RN Louis Aliot met en garde contre le Nouveau Front populaire, l'alliance de la gauche radicale qui menacerait selon lui « la paix civile ». Il appelle à une cohabitation et tend la main pour un gouvernement d'union nationale. Mais la gauche radicale est-elle vraiment le principal danger ?

À moins de deux semaines des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet, le paysage politique se cristallise autour de deux pôles : le Rassemblement national et ses alliés de droite d’un côté, le Nouveau Front populaire rassemblant la gauche radicale de l’autre. Entre les deux, le camp présidentiel peine à exister. Invité ce dimanche du « Grand Jury RTL-Le Figaro-Paris Première », Louis Aliot, vice-président du RN et maire de Perpignan, a mis en garde contre le danger que représenterait selon lui une victoire de l’alliance des gauches.

« Le Nouveau Front populaire menace la paix civile »

Pour Louis Aliot, l’inquiétude est du côté de « ceux qui voient arriver comme une catastrophe les amis de Jean-Luc Mélenchon au pouvoir ». Il accuse ce Nouveau Front populaire de menacer « la paix civile ». Des milliers de manifestants ont défilé samedi partout en France pour s’opposer à une éventuelle arrivée au pouvoir du RN. Mais pour le numéro 2 du parti lepéniste, « nos adversaires font une erreur à nous renvoyer à une extrême droite fantasmée qui, en réalité, n’existe plus ».

Le RN vise la cohabitation

Alors que les sondages prévoient une déroute des candidats de la majorité présidentielle, Louis Aliot prédit une cohabitation : « Il y aura une cohabitation au lendemain du second tour, le 7 juillet prochain ». Mais dans le cas d’une majorité relative, Marine Le Pen a exclu de demander à son dauphin Jordan Bardella de devenir Premier ministre. Louis Aliot confirme : « Si les responsabilités du pouvoir ne sont pas réunies, il ne faudrait pas aller au gouvernement ».

La main tendue à la droite et à une partie de la gauche

Le vice-président du RN n’exclut pas totalement de faire partie d’un « gouvernement d’union nationale » en cas de large victoire de son camp. Il tend la main à une partie de la droite, malgré la fronde de certains ténors de LR contre l’alliance avec le RN décrétée par Éric Ciotti. Louis Aliot ironise : « Ils se retrouvent à poil : ils n’ont plus de militants, ni adhérents. C’est l’armée mexicaine, il ne reste que des officiers, mais il n’y a plus de troupes ».

Mais le maire RN de Perpignan veut aussi rassembler au-delà en intégrant « des gens de gauche » dans cette union des « patriotes ». Une stratégie pour isoler le Nouveau Front populaire et dépeindre le clivage comme opposant les « extrêmes » aux « modérés ».

Le camp présidentiel coincé entre deux feux

Face à cette bipolarisation, la majorité présidentielle a du mal à exister. La ministre Olivia Grégoire érige en « premiers adversaires » à la fois le RN allié à la « droite indigne » et le Nouveau Front populaire accusé d’« outrance » et de vouloir « conchier les règles d’usage parlementaire ». Elle assure qu’en cas de duel RN-NFP au second tour, elle votera blanc, sauf face à un « socialiste modéré ».

Des mains tendues, il y en a eu. Et en réponse, on a eu des doigts d’honneur.

– Olivia Grégoire, ministre déléguée à la Consommation

La ministre justifie la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par le « blocage » causé selon elle par les oppositions, alors même que plusieurs ministres ont fait part de leurs doutes sur la stratégie présidentielle. « Au final, nous étions bloqués, même sur des textes pas fondamentaux comme la réforme des tickets-restaurants », déplore-t-elle.

Vers un nouveau paysage politique

À l’orée de ce scrutin aux allures de « troisième tour » de la présidentielle, le paysage politique se recompose à grande vitesse. La dissolution a agi comme un accélérateur, obligeant chaque camp à clarifier ses alliances et son positionnement. Réussissant son pari d’apparaître comme la seule alternative crédible, le RN se pose en rassembleur d’une droite allant des Républicains aux « patriotes » de gauche.

En face, le Nouveau Front populaire porté par La France insoumise fédère les gauches hostiles au gouvernement, non sans tensions. Au centre, la majorité présidentielle est prise en tenaille et peine à incarner autre chose que le rejet des « extrêmes » des deux bords. Quel que soit le résultat des urnes, une nouvelle ère politique s’ouvre, dont les législatives ne sont que le premier acte.

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