Lors du Forum économique mondial de Davos, la question épineuse des dépenses de défense des pays membres de l’Otan a été au cœur des discussions. Alors que l’alliance transatlantique envisage de s’élargir, notamment à l’Ukraine, un haut responsable américain a appelé les États actuels à d’abord payer leur « juste part ».
« Les Américains sont très frustrés »
Richard Grenell, récemment nommé envoyé présidentiel pour les missions spéciales par Donald Trump, n’a pas mâché ses mots lors d’une intervention par visioconférence : « On ne peut pas demander au peuple américain d’élargir le parapluie de l’Otan alors que les membres actuels ne paient pas leur juste part », a-t-il martelé. Il a critiqué le fait que Joe Biden ait arrêté de parler au président russe Vladimir Poutine, estimant que « les Américains sont très frustrés par le fait que nous dépensions des centaines de milliards de dollars et que nos dirigeants ne se parlent pas pour tenter de résoudre les problèmes ».
Vers une hausse des dépenses au-delà des 2%
De son côté, le secrétaire général de l’Otan Mark Rutte, présent à Davos, a suggéré que les États membres devraient à l’avenir consacrer plus de 2% de leur PIB à leur budget de défense, contre un minimum actuel fixé à 2%. « Nous devons collectivement passer à la vitesse supérieure et nous déciderons du nombre exact dans le courant de l’année, mais ce sera considérablement plus que deux » pour cent, a-t-il précisé.
M. Rutte a par ailleurs affirmé que « l’adhésion à part entière à l’Otan est l’issue la plus aisée » pour l’Ukraine si une paix « durable » est trouvée dans le conflit qui l’oppose à la Russie. Mais pour Richard Grenell, pas question d’aller plus loin sans que les membres actuels ne mettent davantage la main à la poche.
Trump voudrait porter les dépenses à 5% du PIB
Les propos du responsable américain font écho à ceux de Donald Trump qui a récemment suggéré de porter le niveau minimum de dépenses de défense des pays de l’Otan à 5% de leur PIB, contre 2% actuellement. Une proposition qui risque de se heurter à de vives résistances tant les budgets sont déjà sous pression.
Les discussions de Davos illustrent les profondes divergences et les difficultés à trouver un consensus sur la question cruciale du financement de l’alliance. Alors que la guerre fait rage en Ukraine et que les menaces s’accumulent, l’Otan doit impérativement renforcer ses capacités. Mais pour y parvenir, il faudra d’abord que chacun mette la main à la poche.