Face à la menace des politiques anti-immigration promises par le président élu Donald Trump, Los Angeles vient de réaffirmer avec force son statut de « ville refuge » pour les migrants. Dans un vote unanime ce mercredi, le conseil municipal a adopté un texte visant à empêcher l’utilisation des ressources de la ville pour appliquer les lois fédérales sur l’immigration.
Los Angeles se barricade avant l’investiture de Trump
Alors que l’investiture de Donald Trump approche à grands pas, les bastions démocrates comme la Californie se préparent à résister aux mesures du futur président concernant l’immigration. Connu pour ses positions dures, Trump a déjà annoncé son intention de procéder à des expulsions massives de clandestins et nommé des partisans d’une ligne sévère à des postes clés.
Nous savons que nous avons une cible dans le dos avec ce président élu. Ce que nous faisons ici, c’est renforcer nos défenses.
– Bob Blumenfield, conseiller municipal de Los Angeles
Pour le conseiller Bob Blumenfield, ce vote vise à consolider les politiques pro-immigration de longue date de Los Angeles. La deuxième plus grande ville des États-Unis compte en effet une très importante population issue de l’immigration, avec de nombreux habitants de première ou seconde génération.
La Californie, fer de lance de l’opposition à Trump
Déjà lors du premier mandat de Trump, la Californie s’était érigée en chef de file de la résistance face au milliardaire républicain. Cet État de 39 millions d’habitants, bastion démocrate et moteur économique du pays, semble prêt à remettre ça.
Selon une source proche du dossier, le gouverneur Gavin Newsom et les élus locaux examinent les options légales pour contrer les futures directives fédérales en matière d’immigration. La protection des sans-papiers s’annonce comme un combat majeur.
Un statut qui ne fait pas l’unanimité
Toutefois, le statut de ville refuge de Los Angeles suscite aussi des critiques acerbes. Les républicains du conseil municipal dénoncent une protection injustifiée des clandestins ayant commis des délits :
Ça sonne chaleureux et douillet, mais les protections offertes ne concernent pas des grands-mères achetant de la crème glacée. Elles visent des gens entrés illégalement et qui ont ensuite perpétré d’autres crimes.
Malgré ces remous, la municipalité assume son choix. Los Angeles entend bien rester une terre d’accueil pour les immigrés, quoi qu’en pense la Maison Blanche. Un bras de fer qui ne fait que commencer.
Des villes refuge sous pression
Plus largement, c’est tout le réseau des villes et États refuge qui risque de se heurter aux futures mesures de l’administration Trump. Parmi les métropoles concernées, on retrouve :
- New York
- Chicago
- San Francisco
- Seattle
- Miami
Ces grandes cités, souvent bastions démocrates, s’étaient déjà opposées à Trump sur ce sujet épineux lors de son premier passage à la présidence. Elles s’apprêtent à remettre ça, avec le soutien de poids lourds comme la Californie ou l’État de New York.
Pour ces élus locaux, il en va du respect de leurs valeurs progressistes et humanistes face à une politique jugée trop dure et injuste envers les immigrés. Une position courageuse, mais qui pourrait leur valoir des représailles budgétaires de Washington.
Un avenir incertain pour les immigrés
Au final, malgré ces fortes prises de position, l’avenir des migrants illégaux aux États-Unis reste très flou. Entre expulsions à grande échelle, régularisations au compte-gouttes et batailles judiciaires, leur sort sera l’un des grands enjeux du second mandat Trump.
Pour les millions de clandestins installés dans le pays, dont beaucoup y vivent et travaillent depuis des années, l’inquiétude est à son comble. Ville refuge ou pas, leur vie pourrait basculer au gré des décisions de la Maison Blanche et de son locataire imprévisible.
