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L’opposition presse la Cour constitutionnelle de sceller rapidement le sort de Yoon

La destitution surprise du président sud-coréen Yoon Suk Yeol plonge le pays dans une crise sans précédent. L'opposition presse la Cour constitutionnelle de sceller rapidement son sort pour sortir le pays du "trouble national". Une affaire à suivre de près qui pourrait déboucher sur une élection présidentielle anticipée.

La Corée du Sud traverse une période de turbulences politiques sans précédent suite à la destitution surprise de son président Yoon Suk Yeol le 3 décembre dernier. Alors que le pays peine à sortir de ce « trouble national », le chef de l’opposition Lee Jae-myung a exhorté dimanche la Cour constitutionnelle à trancher rapidement le sort de l’ex-président pour permettre à la nation de tourner la page.

Une crise constitutionnelle majeure qui secoue le pays

Les députés sud-coréens ont voté samedi la destitution de Yoon Suk Yeol, l’accusant de graves violations de la Constitution et des lois après son coup de force raté pour imposer la loi martiale début décembre. Une décision historique qui plonge le pays dans une crise politique et institutionnelle inédite.

Yoon Suk Yeol, qui n’a pas le droit de quitter le territoire, est maintenant visé par une enquête pénale pour « rébellion », un crime théoriquement passible de la peine capitale. Plusieurs hauts responsables de son administration ont déjà été arrêtés.

L’opposition presse la Cour de sceller le sort de Yoon

Face à cette situation de crise, le chef de l’opposition Lee Jae-myung a appelé dimanche la Cour constitutionnelle à se prononcer rapidement sur la validité de la destitution de Yoon Suk Yeol. « C’est la seule façon de limiter le trouble national et d’alléger les souffrances de la population », a-t-il déclaré.

La Cour constitutionnelle doit rapidement traiter la procédure de destitution du président.

Lee Jae-myung, chef de l’opposition sud-coréenne

La Cour dispose d’un délai de 6 mois pour se prononcer mais la plupart des experts estiment que l’issue ne fait guère de doute tant les violations de la Constitution reprochées à Yoon sont « flagrantes ». Si la destitution est validée, une élection présidentielle anticipée devra être organisée dans les deux mois.

Une enquête approfondie exigée sur les événements

Au-delà du sort de l’ex-président, l’opposition réclame une enquête approfondie sur les circonstances de l’imposition avortée de la loi martiale début décembre, quand Yoon avait tenté de museler le Parlement avant de reculer sous la pression.

« Pour que les responsables de cette situation absurde aient à répondre de leurs actes et pour éviter qu’elle ne se reproduise, il est essentiel de découvrir la vérité », a martelé Lee Jae-myung, qui fait désormais figure de favori pour prendre les rênes du pays.

Une épreuve pour la jeune démocratie sud-coréenne

Cette crise constitutionnelle sans précédent met à l’épreuve la solidité des institutions démocratiques en Corée du Sud. Ancienne dictature militaire, le pays n’a amorcé sa transition démocratique qu’à la fin des années 1980.

Malgré les progrès accomplis depuis, cette affaire montre que la culture démocratique du pays reste fragile. Beaucoup d’observateurs s’inquiètent de voir l’armée intervenir à nouveau dans la vie politique, plus de 30 ans après la fin des juntes.

Inquiétude à Washington, allié clé de Séoul

Les événements en Corée du Sud sont suivis de près par les États-Unis, principal allié du pays face à la menace nord-coréenne. Le président Joe Biden s’est entretenu samedi avec le Premier ministre sud-coréen Han Duck-soo, assurant l’intérim à la tête de l’État.

Selon un communiqué de la Maison Blanche, Joe Biden a salué « la résilience de la démocratie et de l’État de droit » en Corée du Sud. Il s’est dit convaincu que l’alliance avec Séoul resterait « le pilier de la paix et de la prospérité » dans la région malgré cette crise.

Mais en privé, le coup de force de Yoon Suk Yeol a suscité « une profonde inquiétude » à Washington, a confié le conseiller à la Sécurité nationale Jake Sullivan. Près de 30 000 soldats américains sont déployés en Corée du Sud pour assurer la défense du pays.

Les Sud-Coréens espèrent tourner rapidement la page

Après des mois de crise politique et de paralysie des institutions, de nombreux Sud-Coréens aspirent maintenant à tourner la page de cette période troublée et à retrouver une forme de stabilité.

Mais la procédure de destitution et l’éventuelle organisation d’une nouvelle élection présidentielle risquent de prolonger l’incertitude pendant plusieurs mois encore. Un défi majeur pour la 10e économie mondiale.

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