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L’opposition mozambicaine appelle à de nouvelles manifestations

Le leader de l'opposition mozambicaine Venancio Mondlane appelle à de nouvelles manifestations de grande ampleur pour contester les résultats électoraux, malgré la répression meurtrière des forces de l'ordre. La crise post-électorale s'envenime...

Le Mozambique traverse une grave crise post-électorale depuis l’annonce des résultats controversés de l’élection présidentielle du 9 octobre dernier. Venancio Mondlane, principal opposant et candidat malheureux à la présidence, conteste vivement la victoire proclamée de son rival du parti au pouvoir, le Frelimo. Il dénonce des fraudes massives et appelle ses partisans à descendre à nouveau dans les rues pour manifester leur colère.

Appel à paralyser le pays pendant trois jours

Lundi, lors d’une intervention en direct sur les réseaux sociaux depuis l’étranger où il s’est réfugié pour des raisons de sécurité, Venancio Mondlane a annoncé un nouveau mot d’ordre de mobilisation destiné à ses sympathisants : « Mercredi 13, jeudi 14 et vendredi 15, nous allons paralyser toutes les activités ». L’ex-animateur de télévision de 50 ans, qui revendique la victoire et rejette les résultats officiels lui accordant seulement 20% des voix, appelle à manifester dans les capitales provinciales, aux frontières et dans les ports du pays.

Le couloir stratégique de Maputo dans le viseur

L’opposant cible tout particulièrement le couloir de Maputo, axe stratégique reliant la capitale mozambicaine au voisin sud-africain, d’où transitent chaque jour plus de 1500 camions de marchandises et de minerais. Venancio Mondlane demande ainsi aux routiers de « paralyser l’activité » en bloquant le trafic.

Un lourd bilan humain

Ces nouveaux appels à manifester interviennent dans un contexte de vives tensions et de violences meurtrières. Selon l’ONG Human Rights Watch, au moins 30 personnes ont perdu la vie depuis le scrutin du 19 octobre dans des affrontements entre manifestants de l’opposition et forces de l’ordre. Rien que jeudi dernier, lors d’une précédente grande marche de protestation dans la capitale, 5 personnes ont été tuées par balles par la police d’après une ONG locale.

« Légitime défense » face à la répression

Face à cette répression sanglante, Venancio Mondlane assume désormais un discours plus offensif et radical. Il invoque « le droit de légitime défense dans toute sa puissance » pour ses partisans et les appelle à riposter : « Les gens ont le droit de se défendre quand ils sont tués. C’est pourquoi mercredi, jeudi et vendredi, le peuple se défendra avec toutes les armes possibles et imaginables ».

Une élection entachée de fraudes selon l’opposition

Le parti au pouvoir Frelimo et son candidat ont été déclarés vainqueurs avec plus de 70% des voix par la commission électorale. Mais l’opposition rejette catégoriquement ces résultats, dénonçant les « élections les plus frauduleuses depuis 1999 » selon l’ONG anticorruption Public Integrity Center.

En durcissant le ton, Venancio Mondlane joue son va-tout pour tenter d’obtenir l’annulation du scrutin, au risque d’une escalade dangereuse.

– Un analyste politique joint par téléphone

La communauté internationale s’inquiète

La communauté internationale suit avec préoccupation la détérioration de la situation sécuritaire et politique au Mozambique. Plusieurs chancelleries occidentales ont appelé toutes les parties à la retenue et au dialogue pour éviter que le pays ne sombre dans un cycle de violences incontrôlées.

Mais pour l’heure, entre un pouvoir qui s’estime légitime et une opposition qui crie à la fraude et se radicalise, les perspectives de compromis et d’apaisement semblent bien minces dans ce pays d’Afrique australe qui peine à tourner définitivement la page de décennies de guerre civile.

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