La directrice de l’ONUSIDA, Winnie Byanyima, a lancé un appel au secours inquiétant ce mardi 19 novembre. Selon ses dires, son mari Kizza Besigye, figure de proue de l’opposition en Ouganda, aurait été “kidnappé” samedi dernier alors qu’il se trouvait à Nairobi, capitale du Kenya voisin. Elle affirme qu’il serait actuellement détenu dans une prison militaire à Kampala, la capitale ougandaise.
Un enlèvement qui en dit long sur la situation politique en Ouganda
Cet acte, s’il est avéré, illustre la dérive autoritaire du régime du président Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. Kizza Besigye est en effet l’un de ses principaux opposants politiques. Il a déjà été arrêté et emprisonné à de multiples reprises pour avoir contesté les résultats des élections présidentielles, qu’il juge entachées de fraudes.
Mon mari a été kidnappé samedi dernier alors qu’il se trouvait à Nairobi. Il est maintenant détenu dans une prison militaire à Kampala.
– Winnie Byanyima, directrice de l’ONUSIDA, via Twitter
Selon une source proche du dossier, l’opposant aurait été “attiré dans un guet-apens” à Nairobi avant d’être conduit de force en Ouganda par des agents des services de sécurité. Un scénario qui n’est pas sans rappeler les méthodes des régimes autoritaires pour faire taire les voix dissidentes.
Le gouvernement ougandais pointé du doigt
Si le gouvernement ougandais n’a pas réagi officiellement aux accusations, il semble de plus en plus isolé sur la scène internationale. De nombreux défenseurs des droits humains dénoncent la dérive dictatoriale du régime de Yoweri Museveni et les atteintes répétées aux libertés fondamentales.
L’Union européenne et les États-Unis ont déjà exprimé leurs “vives préoccupations” face à la dégradation de la situation politique et sécuritaire en Ouganda. Des sanctions ciblées contre certains responsables ougandais sont évoquées si des progrès ne sont pas rapidement réalisés.
Winnie Byanyima exige la “libération immédiate” de son mari
Face à cette situation, Winnie Byanyima a lancé un appel vibrant à la communauté internationale. La directrice de l’ONUSIDA exige du gouvernement ougandais qu’il “libère immédiatement” son mari et fasse toute la lumière sur les conditions de son arrestation.
- Elle dénonce une arrestation “illégale et anticonstitutionnelle” et un “kidnapping” en bonne et due forme
- Selon elle, la vie de Kizza Besigye serait “en danger” du fait de ses conditions de détention
- Elle appelle la communauté internationale à faire pression sur le régime de Museveni pour obtenir sa libération
Reste à savoir si cet appel sera entendu et si la mobilisation sera suffisante pour faire plier le président ougandais. Une chose est sûre, l’affaire Kizza Besigye risque de fragiliser encore un peu plus son pouvoir, déjà contesté par une partie croissante de la population.
L’opposition ougandaise sous pression constante
Au-delà du cas personnel de Kizza Besigye, c’est toute l’opposition ougandaise qui est visée par la répression du régime. Arrestations arbitraires, intimidations, violences… Les adversaires politiques de Yoweri Museveni doivent faire face à des pressions constantes pour les empêcher de s’exprimer et de se mobiliser.
Le pouvoir en place utilise tous les moyens à sa disposition, y compris illégaux, pour museler l’opposition et conserver son emprise sur le pays.
– Une source au sein de l’opposition ougandaise
Malgré ces difficultés, les opposants tentent de maintenir la pression sur le régime. Des manifestations sont régulièrement organisées pour dénoncer la dérive autoritaire et réclamer plus de démocratie. Mais elles sont souvent réprimées dans la violence par les forces de sécurité.
Un pays sous la férule d’un “dictateur”
Pour de nombreux observateurs, l’Ouganda s’enfonce chaque jour un peu plus dans une dictature qui ne dit pas son nom. Malgré une façade démocratique, le pouvoir est concentré entre les mains d’un seul homme, Yoweri Museveni, et de son entourage proche.
Museveni se comporte comme un véritable dictateur. Il ne tolère aucune opposition et est prêt à tout pour conserver le pouvoir, y compris en dehors des règles démocratiques.
– Un analyste politique de la région
Une dérive qui inquiète de plus en plus la communauté internationale, qui craint que l’Ouganda ne bascule définitivement dans l’autoritarisme. Des voix s’élèvent pour réclamer des sanctions ciblées contre le régime si la situation ne s’améliore pas rapidement.
L’espoir d’un sursaut démocratique
Malgré ce contexte difficile, l’opposition ougandaise ne baisse pas les bras. Elle espère toujours un sursaut démocratique qui permettrait de tourner la page Museveni et d’engager le pays sur la voie des réformes et de l’apaisement.
L’affaire Kizza Besigye pourrait paradoxalement servir de déclencheur à une mobilisation plus large contre le régime. Aux yeux de nombreux Ougandais, ce “kidnapping” illustre le mépris total du pouvoir pour les libertés fondamentales.
La communauté internationale a un rôle crucial à jouer pour accompagner ce processus et empêcher une nouvelle escalade dans la violence. Elle doit maintenir la pression sur Yoweri Museveni tout en soutenant les aspirations démocratiques du peuple ougandais. L’avenir du pays est en jeu.