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L’ONU secouée par une comparaison controversée entre Hitler et Netanyahu

Une rapporteure spéciale de l'ONU suscite un tollé en cautionnant un message comparant Hitler et Netanyahu. Israël et les USA crient à l'antisémitisme. Jusqu'où iront les controverses onusiennes sur le conflit israélo-palestinien ? La crédibilité de l'organisation en jeu...

Les couloirs feutrés des Nations Unies résonnent du fracas d’une nouvelle polémique. Cette fois, c’est une experte indépendante de l’organisation qui se retrouve sur la sellette, accusée par Israël d’attiser l’antisémitisme en cautionnant une comparaison jugée abjecte entre le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le dictateur nazi Adolf Hitler.

Une publication controversée sur les réseaux sociaux

Tout commence par un message posté sur le réseau social X (anciennement Twitter) par Craig Mokhiber, un ancien responsable onusien. Celui-ci publie côte à côte deux photos : l’une montrant Hitler entouré d’une foule le saluant, l’autre présentant Netanyahu apparemment entouré de membres du Congrès américain lors d’une récente visite. En légende, une phrase lourde de sens : « L’Histoire nous surveille toujours ».

C’est en commentant cette publication que Francesca Albanese, Rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, met le feu aux poudres. « C’est précisément ce que je pensais aujourd’hui », écrit-elle, semblant ainsi approuver la comparaison proposée.

Israël crie à l’antisémitisme

La réaction des autorités israéliennes ne se fait pas attendre. Plusieurs responsables dénoncent avec virulence les propos de l’experte onusienne, y voyant une manifestation d’antisémitisme inacceptable.

Il est inconcevable qu’elle soit encore autorisée à utiliser l’ONU comme un bouclier pour répandre l’antisémitisme. Une fois de plus, elle propage une haine ignoble et salit la mémoire de l’Holocauste.

Ministère israélien des Affaires étrangères

L’ambassadeur israélien auprès de l’ONU à Genève, Daniel Meron, renchérit en accusant Francesca Albanese d’« abuser » de son titre onusien « pour répandre la haine et des déclarations incendiaires ». Selon lui, elle « ne présente aucun signe de neutralité ou d’impartialité et ne peut pas servir en tant qu’experte des droits de l’homme de l’ONU ».

Washington également indigné

Les États-Unis ne sont pas en reste. L’ambassadrice américaine Michèle Taylor juge à son tour sur X que « la comparaison de Benyamin Netanyahu à Adolf Hitler est répréhensible et antisémite ».

Face à ces accusations, la Rapporteure de l’ONU se défend en affirmant que « la mémoire de l’Holocauste reste intacte ». Elle ajoute que « les diatribes institutionnelles et les manifestations d’indignation morale sélective n’arrêteront pas le cours de la justice, qui est enfin en marche ».

Tensions récurrentes entre l’ONU et Israël

Cette polémique s’inscrit dans un contexte de tensions récurrentes entre les autorités israéliennes et certains organes et experts de l’ONU. Ces derniers mois, Francesca Albanese avait déjà été critiquée à plusieurs reprises par Israël, notamment après avoir évoqué un « génocide » à Gaza.

Plus largement, Israël reproche régulièrement à l’ONU et en particulier au Conseil des droits de l’homme un parti pris anti-israélien dans le traitement du conflit avec les Palestiniens. De leur côté, les défenseurs des droits des Palestiniens estiment que la critique d’Israël relève d’un combat légitime contre l’occupation et ses abus, et non d’antisémitisme.

Cette nouvelle passe d’armes verbale illustre une fois de plus la difficulté pour l’ONU de traiter ce dossier ultrasensible en préservant sa crédibilité et son image d’impartialité. Elle souligne aussi les limites de la liberté d’expression pour les experts onusiens, pris entre leur devoir de dénoncer les violations des droits et le risque d’alimenter des polémiques délétères.

Reste à voir si cette énième controverse incitera l’organisation internationale à clarifier les lignes rouges à ne pas franchir pour ses rapporteurs spéciaux, afin d’éviter que leurs prises de position ne desservent in fine la cause qu’ils sont censés défendre.

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