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L’ONU réclame le maintien de l’Unrwa en Israël

Le chef de l'ONU appelle Israël à revenir sur l'interdiction de l'Unrwa. Découvrez les conséquences potentiellement dévastatrices pour les réfugiés palestiniens si la loi est appliquée, et les arguments juridiques avancés dans cette lettre cruciale...

Une lettre du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres adressée mardi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu vient bousculer les plans d’Israël concernant l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). En effet, le parlement israélien a voté lundi une loi interdisant l’Unrwa en Israël, ce qui suscite l’inquiétude de l’ONU quant aux conséquences pour les Palestiniens.

Un appel à ne pas appliquer la loi

Dans sa lettre, Antonio Guterres souligne que la loi donne 90 jours avant d’entrer en vigueur. L’ONU est actuellement en contact avec les autorités israéliennes pour tenter d’empêcher son application. Le secrétaire général espère ainsi que la décision du parlement ne sera pas suivie d’effet, compte tenu des répercussions potentiellement “dévastatrices” pour les Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.

Pas d’alternative réaliste à l’Unrwa

Antonio Guterres insiste sur le fait qu’il n’existe actuellement “aucune alternative réaliste à l’Unrwa qui pourrait fournir de façon adéquate les services et l’assistance requise”. L’agence, créée en 1949 suite au premier conflit israélo-arabe, est en effet jugée irremplaçable par l’ONU pour aider les réfugiés palestiniens. Son interdiction laisserait cette population sans l’aide essentielle dont elle a besoin.

Les obligations d’Israël en tant que puissance occupante

Le secrétaire général rappelle qu’en vertu du droit international, “une puissance occupante” comme Israël doit mettre en place les mécanismes pour aider la population des territoires occupés. Selon lui, Israël reste lié dans ses obligations envers l’Unrwa par un accord conclu avec l’ONU en 1967 et par la Convention sur les privilèges et immunités des Nations unies.

Israël ne peut pas invoquer les provisions de sa loi nationale, y compris la loi votée pour interdire l’Unrwa, comme justification pour son échec à remplir ses obligations en vertu du droit international.

Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU

L’Unrwa, bête noire d’Israël

Si l’Unrwa est considérée comme indispensable par l’ONU, elle est en revanche la bête noire d’Israël. L’État hébreu accuse l’agence d’être infiltrée par les membres du mouvement islamiste Hamas, à l’origine d’attaques le 7 octobre dernier. Mais pour Antonio Guterres, ces griefs ne sauraient justifier la cessation des activités de l’Unrwa.

Vers un recours à la Cour internationale de Justice ?

Face à cette situation préoccupante, le secrétaire général s’engage à informer l’Assemblée générale de l’ONU pour qu’elle puisse prendre “les actions appropriées”. Parmi les options évoquées figure un éventuel recours à la Cour internationale de Justice pour trancher sur les obligations d’Israël envers l’Unrwa et les réfugiés palestiniens au regard du droit international.

De son côté, Israël maintient sa position. L’ambassadeur israélien à l’ONU Danny Danon affirme que son pays “continuera à faciliter l’aide humanitaire à Gaza en accord avec le droit international mais l’Unrwa a échoué dans son mandat et n’est plus l’agence adéquate pour ce travail”. Il accuse même l’Unrwa d’être “un bras du Hamas”.

Cette lettre d’Antonio Guterres à Benjamin Netanyahu marque donc un nouveau chapitre dans les relations tendues entre Israël et l’Unrwa. Reste à voir si cet appel solennel du chef de l’ONU sera entendu et si une solution pourra être trouvée pour maintenir l’assistance aux réfugiés palestiniens sans passer par une confrontation juridique internationale. L’avenir de centaines de milliers de Palestiniens dépend de l’issue de ce bras de fer.

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