Face à un monde plongé dans de multiples crises d’une ampleur inédite, les Nations Unies lancent un cri d’alarme. L’organisation appelle la communauté internationale à se mobiliser massivement pour répondre aux besoins humanitaires qui explosent. Un financement record de 47,4 milliards de dollars est réclamé pour venir en aide à 190 millions de personnes en 2025.
Un cocktail explosif de crises qui ravage la planète
Le tableau dépeint par le chef des affaires humanitaires de l’ONU est sombre. « Le monde est à feu et à sang », alerte Tom Fletcher. Conflits armés, dérèglement climatique, inégalités galopantes… Les crises s’accumulent et s’entremêlent, créant un « parfait désastre ». Les personnes les plus vulnérables sont les premières victimes de ce maelström dévastateur.
La guerre et les violences, premières pourvoyeuses de souffrance
Les conflits armés continuent de faire rage aux quatre coins du globe. Syrie, Yémen, Ethiopie, Ukraine… La liste est longue et le bilan humain, effroyable. Près de 123 millions de personnes ont été forcées de fuir leur foyer en 2024 à cause des combats et des exactions, un chiffre en hausse pour la 12ème année consécutive.
Et les perspectives sont sombres. Non seulement le nombre de conflits augmente, mais leur durée moyenne s’allonge, atteignant désormais 10 ans. « Plus les crises durent, plus l’espérance de vie diminue, la mortalité maternelle explose et la malnutrition s’installe », souligne Tom Fletcher.
Le dérèglement climatique, accélérateur de catastrophes
Sécheresses, inondations, cyclones… Les catastrophes liées au réchauffement planétaire se multiplient et gagnent en intensité. Elles provoquent des déplacements massifs de populations et aggravent l’insécurité alimentaire. En 2024, plus de 45 millions de personnes dans 37 pays ont été confrontées à des niveaux d’insécurité alimentaire extrêmement critiques.
« Si aucune mesure urgente n’est prise, l’année 2025 pourrait être pire encore. »
– Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires de l’ONU
Un gouffre béant entre les besoins et les financements
L’ONU a pu porter assistance à 116 millions de personnes en 2024. Mais pour l’année 2025, l’organisation estime que 305 millions d’êtres humains auront besoin d’une aide humanitaire. Un chiffre vertigineux qui ne cesse de grimper au fil des ans.
Problème : le fossé se creuse entre l’explosion des besoins et le financement obtenu. En novembre 2024, l’ONU n’avait reçu que 43% des fonds demandés pour l’année en cours, contraignant les organisations à réduire drastiquement les opérations d’assistance vitale.
- En Syrie, l’aide alimentaire a été diminuée de 80%
- Au Yémen, les services d’eau et d’assainissement ont été réduits alors que le choléra sévit
- En Ethiopie, 2,4 millions d’enfants ont vu leur accès à l’éducation restreint
Un appel vibrant à la solidarité mondiale
Face à l’ampleur de la tâche et la lassitude des donateurs, l’ONU en appelle à un « élan de solidarité mondiale ». « Nous devons absolument atteindre en priorité ceux qui en ont le plus besoin et être impitoyables dans l’affectation des fonds », martèle Tom Fletcher.
L’organisation entend se démener pour « enfoncer des portes » et convaincre les contributeurs traditionnels comme les nouveaux bailleurs de se mobiliser. Etats, entreprises, philanthropes… Tous sont appelés à mettre la main au portefeuille pour éviter le pire. « Nous avons besoin que la communauté internationale montre la même détermination que celle dont font preuve chaque jour les travailleurs humanitaires sur le terrain », insiste le responsable onusien.
Car au-delà des financements, c’est le respect du droit humanitaire international qui est crucial pour venir en aide aux populations prises dans les conflits. En 2024, les atteintes à ce droit fondamental ont atteint des records, faisant de cette année la plus meurtrière pour les humanitaires avec plus de 280 d’entre eux tués.
Le temps presse. Chaque jour, ce sont des milliers de vies qui basculent dans la précarité et le chaos. L’ONU espère que son cri d’alerte sera entendu et surtout suivi d’effets. Car en 2025, 190 millions de destins sont suspendus à la solidarité internationale. Une responsabilité immense qui engage l’humanité toute entière.