Face à l’horreur qui se déroule à Gaza, l’ONU tire la sonnette d’alarme. Lors d’une réunion du Conseil de sécurité, Joyce Msuya, cheffe par intérim du bureau des affaires humanitaires des Nations unies, a dressé un tableau glaçant de la situation dans l’enclave palestinienne, théâtre d’une “cruauté quotidienne” qui semble “ne pas avoir de limite”. Des propos forts qui témoignent de l’urgence absolue à agir pour protéger une population en détresse.
Gaza, un “champ de ruines” où les civils sont “déshumanisés”
Depuis plus d’un an, et plus encore depuis l’offensive israélienne du mois dernier, les Gazaouis subissent l’insoutenable. Chassés de chez eux, “privés de leur sentiment d’appartenance et de leur dignité”, ils sont les témoins impuissants de scènes d’une violence inouïe :
La plus grande partie de Gaza est désormais un champ de ruines. […] Nous sommes témoins d’actes qui rappellent les crimes internationaux les plus graves.
Joyce Msuya, responsable de l’Ocha
Un constat effroyable, qui met en lumière l’ampleur des souffrances endurées par la population. Destructions massives, morts de civils, enfants blessés séparés de leur famille… Autant “d’horreurs” qui s’apparentent, selon l’ONU, aux “crimes internationaux les plus graves”. Une qualification lourde de sens, qui souligne la gravité de la situation et la nécessité impérieuse d’y mettre un terme.
Une “probabilité imminente et substantielle de famine”
Comme si les bombardements et les violences ne suffisaient pas, les Gazaouis doivent aussi faire face à un autre fléau : la faim. Lors de cette réunion du Conseil de sécurité, un constat alarmant a été dressé par le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), qui met en garde contre “une probabilité imminente et substantielle de famine” :
- En octobre, la distribution alimentaire quotidienne a chuté de près de 25% par rapport à septembre.
- Le volume d’aide humanitaire entré dans l’enclave est au plus bas cette année.
- Le niveau d’assistance est “bien loin” de ce qui serait nécessaire pour aider une population qui en a “désespérément besoin”.
Des chiffres qui donnent le vertige et témoignent de l’ampleur de la crise humanitaire qui frappe Gaza. Une situation intenable, aggravée par les restrictions imposées par Israël sur l’entrée de l’aide et la circulation des biens et des personnes. Si l’ouverture annoncée d’un nouveau point de passage est un premier pas, l’ONU insiste sur la nécessité d’aller plus loin, en ouvrant davantage de “routes vers Gaza” et en levant les entraves.
Un appel vibrant à la communauté internationale
Face à l’urgence de la situation, l’ONU lance un appel vibrant à la communauté internationale. Il est plus que jamais crucial d’agir, et vite, pour venir en aide à une population prise au piège d’un conflit qui la broie. Chaque jour qui passe aggrave un peu plus les souffrances de civils innocents, dont le seul tort est de vivre sur une terre meurtrie par les violences.
Mettre fin à la “cruauté quotidienne” que subissent les Gazaouis, leur permettre de vivre dans la dignité et la sécurité, loin de la peur et de la faim : tel est le défi immense qui se pose aujourd’hui à la communauté internationale. Un défi qu’elle se doit de relever, sous peine de se rendre complice, par son inaction, de ce qui s’apparente aux “crimes internationaux les plus graves”. L’heure n’est plus à l’indifférence ou aux condamnations de principe : elle est à l’action, déterminée et urgente, pour faire cesser l’inacceptable et redonner espoir à un peuple martyrisé.