Près de dix jours après la chute du régime de Bachar al-Assad en Syrie, le Conseil de sécurité de l’ONU a lancé un appel pour un processus politique « inclusif » et « mené par les Syriens » dans le pays. Dans un communiqué publié mardi, l’organe onusien, où siègent notamment la Russie, soutien historique d’Assad, et les Etats-Unis, a souligné la nécessité pour la Syrie et ses voisins de s’abstenir de toute action ou interférence qui pourrait compromettre leur sécurité mutuelle.
Les quinze membres du Conseil ont réaffirmé leur « fort engagement » en faveur de la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de la Syrie. Ils ont appelé tous les Etats à respecter ces principes fondamentaux, alors que le pays cherche à se reconstruire après 13 années d’une guerre civile dévastatrice qui l’a laissé morcelé.
Des défis majeurs pour les nouvelles autorités syriennes
Depuis l’éviction de Bachar al-Assad le 8 décembre dernier, les nouvelles autorités syriennes, dominées par des factions islamistes radicales, tentent de rassurer sur leur capacité à pacifier et réunifier le pays. Mais la tâche s’annonce ardue, comme l’a souligné l’envoyé spécial de l’ONU Geir Pedersen.
Le conflit n’est pas encore terminé.
Geir Pedersen, envoyé spécial de l’ONU pour la Syrie
M. Pedersen a notamment évoqué la persistance d’affrontements dans le nord de la Syrie entre les forces kurdes et les groupes pro-turcs. Il a aussi dénoncé les « plus de 350 frappes » menées par Israël depuis le 8 décembre sur des sites militaires syriens, appelant l’État hébreu à « cesser toute activité de colonisation dans le Golan syrien occupé, qui est illégale ».
Un processus politique devant répondre aux « aspirations légitimes » des Syriens
Pour le Conseil de sécurité, le processus politique à venir en Syrie devra impérativement « répondre aux aspirations légitimes de tous les Syriens ». Il devra aussi « les protéger tous et leur permettre de déterminer pacifiquement, de manière indépendante et démocratique, leur propre avenir », a-t-il précisé dans son communiqué.
Jusqu’à présent largement paralysé sur le dossier syrien en raison du droit de veto exercé régulièrement par la Russie pour protéger le régime Assad, le Conseil semble vouloir peser davantage dans la phase qui s’ouvre. Moscou dispose encore de bases militaires en Syrie et leur avenir reste en suspens, a indiqué lundi le Kremlin.
Les principaux points à retenir :
- L’ONU appelle à un processus politique « inclusif » et « mené par les Syriens » en Syrie
- Cet appel intervient 10 jours après la chute du régime de Bachar al-Assad
- Le Conseil de sécurité réaffirme son engagement pour la souveraineté et l’intégrité de la Syrie
- Les nouvelles autorités syriennes tentent de rassurer sur leur capacité à pacifier le pays
- Des défis persistent, comme les affrontements dans le nord et les frappes israéliennes
- Le processus politique devra répondre aux « aspirations légitimes » de tous les Syriens
Alors que la Syrie tourne une page majeure de son histoire avec la chute de Bachar al-Assad après plus d’une décennie de guerre, la communauté internationale, par la voix du Conseil de sécurité de l’ONU, tente de poser les jalons d’un processus de paix durable et inclusif. Un chemin semé d’embûches, mais crucial pour l’avenir du pays et de sa population meurtrie.
