Alors que la Syrie tente de se relever après 13 années d’une guerre civile dévastatrice, l’émissaire spécial de l’ONU pour le pays, Geir Pedersen, a lancé un avertissement inquiétant ce mardi. Selon lui, malgré le renversement du président Bachar al-Assad en décembre dernier, le conflit est loin d’être terminé. Une escalade militaire « catastrophique » menace même le nord du pays, théâtre d’affrontements entre forces kurdes et groupes pro-turcs.
Un fragile cessez-le-feu de cinq jours, négocié après de violents combats ayant fait plus de 200 morts à Manbij, a expiré. Et les informations alarmantes affluent sur une possible reprise des hostilités. Pour M. Pedersen, qui s’exprimait depuis la Syrie devant le Conseil de sécurité de l’ONU, la situation est plus que préoccupante.
Un témoignage glaçant des exactions du régime déchu
Lors de sa visite, le diplomate a également eu l’occasion de rencontrer les nouvelles autorités syriennes, issues du groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Ceux-ci tentent de rassurer sur leur volonté et leur capacité à ramener la paix dans le pays. Mais le passé est encore vif, comme en témoigne la visite de Geir Pedersen à la tristement célèbre prison de Saydnaya :
J’ai vu de mes propres yeux les geôles et chambres d’exécution et de torture de la prison de Saydnaya, un testament de la barbarie du régime déchu à l’encontre de son propre peuple
a déclaré l’émissaire, ému.
Un appel à la communauté internationale
Face à l’ampleur de la tâche pour reconstruire un pays dévasté, Geir Pedersen en a appelé à un large soutien de la communauté internationale. Pour lui, cela passe notamment par une levée progressive des lourdes sanctions qui pèsent encore sur la Syrie.
Mardi, plusieurs délégations étrangères ont d’ailleurs rencontré les nouveaux dirigeants à Damas. Selon une source proche du dossier, il y a une réelle volonté de s’engager, les besoins étant immenses. Mais ce réengagement ne pourra se faire sans garanties, alors qu’HTS reste classé comme organisation terroriste par de nombreux pays occidentaux.
Vives critiques contre les frappes israéliennes
M. Pedersen a par ailleurs vivement dénoncé les centaines de frappes menées par Israël sur le territoire syrien depuis décembre. Visant officiellement à empêcher des armes sensibles de tomber aux mains des rebelles, elles mettent selon lui en péril la population civile et le processus de transition.
Le diplomate a aussi réaffirmé son opposition au projet israélien de doubler la population dans la partie du Golan syrien annexée, une «colonisation illégale» pour l’ONU. Il a appelé à cesser toute atteinte à la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, Israël ayant pris le contrôle de la zone tampon de l’ONU sur le Golan juste après la chute d’Assad.
Une transition politique à la croisée des chemins
Malgré ces nombreux défis, Geir Pedersen veut croire que la transition politique syrienne peut réussir. Mais cela nécessitera un engagement sans faille de tous les acteurs, syriens comme internationaux. Les prochains mois seront décisifs pour tracer le chemin vers une paix durable.
La communauté internationale parviendra-t-elle à s’unir pour offrir un nouvel avenir au peuple syrien? Les nouvelles autorités réussiront-elles à imposer leur légitimité et apaiser durablement le pays? Autant de questions encore en suspens, alors que la Syrie tente de tourner l’une des pages les plus sombres de son histoire.
Mardi, plusieurs délégations étrangères ont d’ailleurs rencontré les nouveaux dirigeants à Damas. Selon une source proche du dossier, il y a une réelle volonté de s’engager, les besoins étant immenses. Mais ce réengagement ne pourra se faire sans garanties, alors qu’HTS reste classé comme organisation terroriste par de nombreux pays occidentaux.
Vives critiques contre les frappes israéliennes
M. Pedersen a par ailleurs vivement dénoncé les centaines de frappes menées par Israël sur le territoire syrien depuis décembre. Visant officiellement à empêcher des armes sensibles de tomber aux mains des rebelles, elles mettent selon lui en péril la population civile et le processus de transition.
Le diplomate a aussi réaffirmé son opposition au projet israélien de doubler la population dans la partie du Golan syrien annexée, une «colonisation illégale» pour l’ONU. Il a appelé à cesser toute atteinte à la souveraineté et l’intégrité territoriale de la Syrie, Israël ayant pris le contrôle de la zone tampon de l’ONU sur le Golan juste après la chute d’Assad.
Une transition politique à la croisée des chemins
Malgré ces nombreux défis, Geir Pedersen veut croire que la transition politique syrienne peut réussir. Mais cela nécessitera un engagement sans faille de tous les acteurs, syriens comme internationaux. Les prochains mois seront décisifs pour tracer le chemin vers une paix durable.
La communauté internationale parviendra-t-elle à s’unir pour offrir un nouvel avenir au peuple syrien? Les nouvelles autorités réussiront-elles à imposer leur légitimité et apaiser durablement le pays? Autant de questions encore en suspens, alors que la Syrie tente de tourner l’une des pages les plus sombres de son histoire.