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L’ONU alerte sur l’impact alarmant du changement climatique sur les réfugiés

Le changement climatique aggrave les conditions de vie déjà précaires de millions de réfugiés dans le monde. Face à l'urgence, l'ONU appelle à renforcer les financements pour protéger ces populations vulnérables et soutenir les communautés qui les accueillent. Découvrez l'ampleur de cette crise humanitaire et les solutions préconisées pour y faire face.

Le changement climatique n’épargne personne, mais certaines populations sont plus durement touchées que d’autres. C’est notamment le cas des réfugiés et des personnes déplacées, qui doivent déjà faire face à des conditions de vie extrêmement difficiles. Selon un nouveau rapport de l’ONU, le réchauffement climatique ne fait qu’aggraver cette situation déjà “infernale”, forçant des millions de personnes supplémentaires à fuir leur foyer chaque année.

Une crise humanitaire croissante

Actuellement, on compte un nombre record de 120 millions de personnes déplacées de force dans le monde, principalement en raison de conflits, de persécutions ou de violences. Mais le dérèglement climatique s’ajoute à ces facteurs, exacerbant les vulnérabilités existantes. Selon des données récentes, les catastrophes météorologiques ont contraint environ 220 millions de personnes à fuir dans leur propre pays au cours des 10 dernières années.

Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) tire la sonnette d’alarme : 75% des personnes déplacées vivent dans des pays fortement ou extrêmement exposés aux risques liés au climat. Et cette proportion ne fera qu’augmenter à mesure que le réchauffement s’accélère. D’ici 2040, le nombre de pays confrontés à des risques climatiques extrêmes devrait passer de 3 à 65, la plupart d’entre eux accueillant déjà des populations réfugiées.

Des conditions de vie toujours plus précaires

Pour les personnes forcées de fuir, le changement climatique rend une situation déjà très difficile encore pire. La plupart des réfugiés s’installent dans des pays à faible revenu, souvent dans des zones vulnérables comme des déserts ou des plaines inondables, dépourvues d’infrastructures pour faire face aux impacts croissants du réchauffement.

Sécheresses, inondations, vagues de chaleur mortelles… Ces événements extrêmes mettent en danger la santé et la vie des réfugiés, mais aussi leurs moyens de subsistance comme l’agriculture et l’élevage. D’après les prévisions du HCR, d’ici 2050, la plupart des camps de réfugiés seront soumis à deux fois plus de jours de températures dangereusement élevées qu’aujourd’hui.

“Alors que la vitesse et l’ampleur du changement climatique s’accélèrent, ce chiffre ne fera que continuer à augmenter”, avertit Filippo Grandi, Haut Commissaire de l’ONU pour les réfugiés.

Un manque criant de financements

Face à cette crise humanitaire grandissante, le HCR déplore un déficit important de fonds pour soutenir les réfugiés climatiques et les communautés qui les accueillent. Actuellement, les pays extrêmement fragiles ne reçoivent qu’environ 2 dollars par personne et par an en financements pour l’adaptation au changement climatique, contre 161 dollars par habitant dans les États les moins exposés.

L’agence onusienne appelle donc les décideurs internationaux à veiller à ce que davantage de fonds climat parviennent aux populations déplacées et à leurs communautés hôtes qui en ont le plus besoin. Il est urgent d’investir dans des solutions d’adaptation et de résilience pour atténuer les risques et les impacts du réchauffement sur ces populations vulnérables.

“Dans notre monde en réchauffement, la sécheresse, les inondations, la chaleur mortelle et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes créent des situations d’urgence avec une fréquence alarmante. Les personnes forcées de fuir leur foyer sont en première ligne de cette crise”, insiste Filippo Grandi.

Prévenir plutôt que guérir

Au-delà des financements d’urgence, le HCR souligne la nécessité d’investir en amont dans la prévention des déplacements liés au climat, notamment en soutenant les efforts de paix et d’adaptation dans les régions les plus exposées. Sans ces investissements, de plus en plus de personnes n’auront d’autre choix que de partir.

“Il est illogique de s’attendre à ce que les gens restent sur place alors que leurs terres deviennent inhabitables”, prévient Andrew Harper, conseiller spécial du HCR pour l’action climatique. “Si nous n’investissons pas dans la paix, si nous n’investissons pas dans l’adaptation au changement climatique dans ces régions, alors les gens se déplaceront”.

À l’heure où les dirigeants du monde entier se réunissent à Bakou pour la COP29 sur le climat, il est plus que jamais urgent d’agir pour protéger les millions de personnes déjà déracinées par le réchauffement, et prévenir de nouveaux déplacements massifs. L’avenir de notre humanité en dépend.

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