La situation humanitaire ne cesse de se détériorer dans le nord-ouest de la Syrie. Les Nations unies ont exprimé mardi leur vive préoccupation face à l’escalade des violences qui ciblent les civils et les infrastructures de santé dans cette région ravagée par le conflit. Des dizaines de milliers de personnes ont été contraintes de fuir pour échapper aux hostilités.
Une tragédie humanitaire qui s’aggrave
Selon le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, l’intensification des combats depuis le 27 novembre aggrave encore davantage les souffrances endurées par des millions de civils syriens. Son porte-parole a qualifié la situation de « tragique » lors d’un point presse à Genève.
Cette nouvelle flambée de violence intervient dans un contexte déjà très difficile pour la population. D’après une source proche du dossier, la coalition rebelle dominée par les islamistes radicaux a réussi à prendre le contrôle total d’Alep, deuxième ville de Syrie, infligeant un revers cinglant au régime. Il s’agit des premiers affrontements d’une telle ampleur depuis 2020.
Un lourd bilan humain
Les combats, accompagnés de frappes aériennes syriennes et russes, ont déjà fait plus de 500 morts selon une ONG locale. Près de 50 000 personnes ont été forcées de fuir en l’espace de quelques jours seulement, a indiqué lundi l’ONU, soulignant une situation extrêmement volatile.
Le Haut-Commissariat a documenté de nombreux incidents préoccupants qui ont causé de lourdes pertes civiles, touchant notamment des femmes et des enfants. Ces attaques meurtrières sont attribuées aussi bien aux islamistes de Hayat Tahrir al-Cham (HTS) qui dirigent la coalition rebelle, qu’aux forces pro-gouvernementales.
Des infrastructures civiles prises pour cible
Au-delà des pertes humaines, les hostilités entraînent également la destruction d’infrastructures civiles essentielles comme des établissements de santé, des écoles et des marchés alimentaires. Cette situation catastrophique entrave l’acheminement de l’aide humanitaire vitale dans les zones de conflit.
Christina Bethke, représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en Syrie, a souligné lors d’un point presse depuis Damas que l’escalade récente met à rude épreuve un système de santé déjà exsangue, en particulier à Alep, Idleb et Hama. Les hôpitaux de référence sont submergés par l’afflux massif de blessés.
Les médecins et les infirmières travaillent 24 heures sur 24 pour sauver des vies, même au péril de leur propre vie et de celle de leur famille.
Christina Bethke, représentante de l’OMS en Syrie
Selon l’OMS, sur les 42 hôpitaux qui fonctionnaient à Alep avant le 27 novembre, moins de 8 continuent aujourd’hui de fournir des soins, au minimum de leurs capacités. Une situation critique qui prive la population de l’accès aux services de santé les plus basiques.
Un appel à la protection des civils
Face à cette tragédie humanitaire qui ne cesse de s’aggraver, l’ONU appelle toutes les parties au conflit à respecter le droit international humanitaire et à prendre toutes les mesures nécessaires pour épargner les civils. La protection de la population et des infrastructures civiles doit être une priorité absolue.
Il est urgent que la communauté internationale se mobilise pour faire pression sur les belligérants afin qu’ils mettent un terme aux violences et permettent l’acheminement de l’aide humanitaire aux populations qui en ont désespérément besoin. Chaque jour qui passe aggrave un peu plus les souffrances du peuple syrien, pris en étau dans un conflit qui le dépasse.
Cette nouvelle escalade illustre une fois de plus l’impasse dans laquelle se trouve le conflit syrien, qui déchire le pays depuis 2011. Malgré les appels répétés au cessez-le-feu et à la négociation politique, les armes continuent de parler, faisant toujours plus de victimes innocentes. Une solution durable et pacifique à cette crise komplexe semble malheureusement encore bien lointaine.
