Les conclusions d’un récent rapport d’un comité spécial de l’ONU ont déclenché une vive polémique sur la scène internationale. Selon ce document, les méthodes de guerre employées par Israël dans la bande de Gaza depuis octobre 2023 “correspondent aux caractéristiques d’un génocide”. Des accusations aussitôt rejetées par les États-Unis, premier allié d’Israël, qui les jugent “infondées”.
Washington réfute les accusations de “génocide” contre Israël
Réagissant au rapport onusien, le porte-parole du département d’État américain Vedant Patel a déclaré sans ambages : “C’est quelque chose que nous désapprouvons sans équivoque. Nous pensons que ce type de formulation et ces types d’accusations sont très certainement infondés.” Une position ferme qui illustre le soutien indéfectible des États-Unis envers l’État hébreu.
Mais ce n’est pas la seule accusation à laquelle Israël doit faire face. L’ONG Human Rights Watch (HRW) affirme de son côté que les nombreuses évacuations forcées de Palestiniens ordonnées par l’armée israélienne à Gaza constituent ni plus ni moins qu’un “crime contre l’humanité”. Là encore, Washington balaye ces allégations d’un revers de main.
Pour Vedant Patel, “C’est complètement cohérent et acceptable de demander aux civils d’évacuer une certaine zone lors de certaines opérations militaires, et ensuite de leur permettre de rentrez chez eux”. Le porte-parole américain assure d’ailleurs n’avoir “pas constaté de déplacements forcés spécifiques”, tout en avertissant qu’une telle pratique “serait une ligne rouge” pour son pays.
Un lourd bilan humain depuis octobre 2023
Les chiffres avancés par les Nations Unies donnent pourtant une toute autre image de la situation. Selon un décompte publié en octobre, près de 1,9 million de Gazaouis auraient été déplacés par la guerre sur une population totale estimée à 2,4 millions d’habitants au début du conflit. Un exode massif qui fait suite à l’attaque meurtrière du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, point de départ de cette nouvelle guerre.
Dans son rapport qui couvre les dix premiers mois d’affrontements, le comité spécial onusien s’alarme également des “pertes civiles massives” et dénonce l’emploi par Israël de “la famine comme arme de guerre”. Des méthodes qui, selon lui, “correspondent aux caractéristiques d’un génocide”. Des mots très forts que l’État hébreu s’empresse de rejeter en bloc.
Israël réfute, HRW persiste
Si les autorités israéliennes n’ont pas encore réagi officiellement aux conclusions du comité de l’ONU, elles ont en revanche qualifié de “totalement fausses” les accusations de crimes contre l’humanité portées par Human Rights Watch. L’ONG internationale maintient pourtant sa position, étayant son propos dans un rapport détaillé publié simultanément à celui des Nations Unies.
Pour HRW, les ordres répétés d’évacuation lancés par l’armée dans la bande de Gaza conduisent indéniablement à des déplacements forcés de population assimilables à des crimes contre l’humanité au regard du droit international. Une analyse juridique balayée par Israël, mais qui trouve un écho certain auprès de nombreux observateurs.
La communauté internationale divisée
Au-delà des États-Unis, les réactions internationales au rapport onusien restent pour l’heure mesurées. Si certains pays ont fait part de leur “préoccupation” face à la grave accusation de génocide, beaucoup préfèrent temporiser en attendant d’y voir plus clair. Une prudence symptomatique de la complexité du conflit israélo-palestinien et des enjeux géopolitiques qu’il sous-tend.
Une chose est sûre, les conclusions du comité de l’ONU comme celles de HRW ne manqueront pas de raviver les tensions et les débats autour de ce dossier brûlant. Alors que la guerre continue de faire rage à Gaza, la question des violations du droit international humanitaire risque de peser lourd dans les futurs efforts diplomatiques visant à restaurer la paix. Un chemin qui s’annonce d’ores et déjà semé d’embûches.