Imaginez un lieu où des milliers de soignants du monde entier viennent se former aux dernières avancées de la médecine, dans un campus à la pointe de la technologie. C’est désormais une réalité avec l’inauguration par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de sa toute nouvelle Académie à Lyon. Un projet ambitieux et visionnaire pour pallier le manque criant de personnels de santé qualifiés à l’échelle planétaire.
Un campus futuriste au cœur du biodistrict lyonnais
C’est dans le dynamique quartier de Gerland, véritable pôle d’excellence scientifique et médicale, que l’OMS a choisi d’implanter son académie. Un bâtiment aux lignes avant-gardistes de 11 000 m2, financé par la France, qui va permettre d’accueillir et de former jusqu’à 16 000 professionnels de santé chaque année.
Entouré de grands noms de l’industrie pharmaceutique comme Sanofi Pasteur et de centres de recherche renommés tels que le laboratoire P4 Jean Mérieux, ce campus ultramoderne bénéficie d’un écosystème unique pour favoriser les synergies et l’innovation dans le domaine de la santé.
Des technologies de pointe au service de la formation
Réalité virtuelle, intelligence artificielle, simulation grandeur nature… L’académie mise sur les dernières technologies pour offrir des formations immersives et interactives aux professionnels de santé. Des outils high-tech qui permettent de s’entraîner à gérer des situations complexes, comme des urgences sanitaires ou des prises en charge de victimes en grand nombre.
L’objectif est de renforcer la formation continue des soignants, afin d’harmoniser leurs connaissances des avancées scientifiques et les aider à les intégrer dans leurs pratiques.
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS
En complément du présentiel, une plateforme numérique proposera des cours en ligne dans les six langues officielles de l’OMS. L’académie ambitionne ainsi de toucher trois millions d’apprenants d’ici 2028, partout dans le monde.
Combler le déficit mondial de soignants
Derrière ce projet d’envergure se cache un constat alarmant. Malgré les 65 millions de professionnels de santé recensés dans le monde, l’OMS prévoit un déficit de l’ordre de 10 millions de soignants à l’horizon 2030. Un manque criant qui risque de compromettre l’atteinte des objectifs de développement durable en matière de santé.
Au-delà de la pénurie, c’est aussi la question de la formation et de l’actualisation des connaissances qui est en jeu. Comme le souligne le Dr Tedros :
Mettre en œuvre des consignes sanitaires nouvelles prend souvent une décennie, alors que la base de connaissances médicales double tous les trois mois.
Face à l’accélération des progrès scientifiques, la formation initiale ne suffit plus. L’académie de l’OMS se veut une réponse concrète pour aider les soignants à monter en compétences tout au long de leur carrière et à s’adapter aux défis sanitaires émergents.
Un lieu d’échanges et de collaborations internationales
Au-delà de la formation, l’académie a vocation à devenir un carrefour où se rencontrent et dialoguent les acteurs de la santé mondiale. Chercheurs, experts, décideurs… Tous pourront venir partager leurs savoirs et confronter leurs expériences pour faire avancer la réflexion sur les grands enjeux sanitaires contemporains.
La ville de Lyon, reconnue internationalement pour son expertise dans le domaine des sciences de la vie, consolide ainsi sa position de référence. Comme le souligne Anne-Claire Amprou, ambassadrice pour la France en Santé Mondiale :
Lyon, ce n’est pas par hasard. C’est vraiment un investissement historique du fait des acteurs locaux, diversifiés et très impliqués.
L’implication de la France, qui a beaucoup milité pour que cette académie voie le jour entre Rhône et Saône, témoigne de l’enjeu stratégique que représente ce projet. Un investissement à hauteur de 120 millions d’euros qui illustre la volonté de l’Hexagone de peser dans la gouvernance mondiale de la santé.
Les prochains défis de l’académie
Si l’académie ouvre ses portes dans un contexte sanitaire encore marqué par la pandémie de Covid-19 et la résurgence de certaines maladies infectieuses comme la variole du singe, elle devra aussi se projeter sur les crises à venir. Un exercice difficile mais néanmoins essentiel pour mieux armer les professionnels de santé, comme l’explique le directeur exécutif de l’académie, David Atchoarena :
Il faut former les soignants aux menaces émergentes, celles qu’on ne connaît pas encore. C’est tout l’enjeu de développer leur capacité d’adaptation et d’anticipation.
Pour assurer son fonctionnement sur le long terme, l’OMS compte aussi sur la mobilisation d’autres États membres, du secteur privé et de grandes fondations. Un modèle partenarial inédit pour une académie qui se rêve en véritable laboratoire d’idées et de solutions au service de la santé planétaire.
Alors que le monde fait face à des défis sanitaires sans précédent, l’académie de l’OMS à Lyon incarne l’espoir d’une réponse globale et coordonnée. En misant sur la formation, le partage des savoirs et l’innovation, elle ouvre une nouvelle voie pour renforcer les systèmes de santé et améliorer la prise en charge des patients aux quatre coins du globe. Une initiative porteuse de sens qui pourrait bien bouleverser le paysage de la santé mondiale dans les années à venir.
