La situation humanitaire à Gaza ne cesse de se détériorer. Après un vaste raid israélien sur un hôpital du nord de l’enclave palestinienne, le directeur de l’établissement a été arrêté par l’armée, suscitant l’indignation de la communauté internationale. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) demande aujourd’hui sa libération immédiate.
Le DG de l’OMS lance un appel pressant
Dans un message publié sur le réseau social X (ex-Twitter), le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est indigné de la situation. Il exige d’Israël la libération sans délai du Dr Hossam Abou Safiya, directeur de l’hôpital Kamal Adwan, dont la localisation après son arrestation reste inconnue.
L’hôpital est hors service depuis le raid, l’évacuation forcée des patients et du personnel et la détention de son directeur. Nous demandons sa libération immédiate.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS
D’après des sources proches du dossier, l’armée israélienne suspecterait le Dr Safiya d’être un militant du Hamas, sans pour autant fournir de preuves tangibles. Son arrestation lors du raid de vendredi dernier a entraîné la mise à l’arrêt de l’hôpital, aggravant encore davantage la crise sanitaire à Gaza.
Des hôpitaux devenus champs de bataille
Le nord de la bande de Gaza est le théâtre depuis plusieurs jours de violents affrontements entre l’armée israélienne et les groupes armés palestiniens. Les infrastructures civiles, dont les hôpitaux, se retrouvent prises entre deux feux, avec des conséquences dramatiques pour la population.
Privés de personnel et d’équipements suite aux raids et bombardements, les établissements de santé peinent à prendre en charge les nombreux blessés. « Les hôpitaux de Gaza sont redevenus des champs de bataille et le système de santé est gravement menacé », a déploré le DG de l’OMS.
Patients critiques transférés dans le chaos
L’hôpital indonésien, lui aussi hors-service, a dû accueillir en urgence les patients critiques de Kamal Adwan dans des conditions très précaires. Malgré les efforts de l’OMS et de ses partenaires pour livrer du matériel médical et transférer des blessés graves vers un autre hôpital, la situation reste plus que préoccupante.
- 7 patients et 15 employés sont restés bloqués à l’hôpital indonésien gravement endommagé
- Plusieurs autres hôpitaux de Gaza ont été touchés par les combats et partiellement détruits
Face à ce chaos, le Dr Tedros répète son appel : « Arrêtez les attaques contre les hôpitaux. Les habitants de Gaza doivent avoir accès aux soins. Les humanitaires doivent pouvoir fournir une aide médicale. Cessez le feu ! »
Inquiétudes pour le sort du Dr Safiya
Au-delà de la situation catastrophique dans les hôpitaux, c’est aussi le sort du directeur arrêté qui suscite une vive inquiétude. Son établissement était le dernier à être encore opérationnel dans le nord de Gaza avant le raid israélien.
Contactée, l’armée israélienne n’a pas souhaité commenter l’appel de l’OMS ni donner d’information sur le lieu de détention et les accusations pesant contre le Dr Safiya. Des ONG locales craignent que son arrestation arbitraire ne vise à priver encore plus la population de Gaza d’accès aux soins.
Dans ce territoire déjà durement éprouvé par des années de blocus et de conflits à répétition, cette nouvelle escalade de violences fait resurgir le spectre d’une catastrophe humanitaire d’ampleur. La communauté internationale parviendra-t-elle cette fois à imposer un cessez-le-feu durable et à obtenir la libération du Dr Safiya ? L’avenir des habitants de Gaza en dépend plus que jamais.