En cette période cruciale, le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, tire la sonnette d’alarme. Selon lui, la fenêtre d’opportunité pour conclure un accord international vital sur la gestion des pandémies se referme rapidement. « C’est vraiment maintenant ou jamais », a-t-il martelé lors de l’ouverture d’une nouvelle semaine de négociations à Genève, soulignant l’urgence de la situation.
Les leçons du Covid-19 comme moteur
Le chef de l’OMS n’a pas manqué de rappeler les dures leçons tirées de la pandémie de Covid-19, responsable d’environ 20 millions de décès dans le monde et qui continue de faire des victimes. C’est précisément pour protéger les générations futures de l’impact dévastateur des futures pandémies que ces négociations sont essentielles.
La prochaine pandémie n’est pas une question de si, mais quand elle aura lieu.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS
M. Tedros a souligné que les rappels sont constants, citant Ebola, Marburg, la rougeole, le mpox, la grippe et la menace d’une prochaine « maladie X » encore inconnue. Face à ces périls, aucun pays ne peut se protéger seul, a-t-il insisté, précisant que les accords bilatéraux ne permettront pas d’aller bien loin.
Des questions cruciales en suspens
Malgré l’urgence, des points clés restent à résoudre dans cet accord, notamment :
- Le partage des données sur les agents pathogènes émergents
- La répartition des avantages qui en découlent (vaccins, tests, traitements)
- La surveillance des pandémies
Trouver un consensus sur ces questions est primordial pour permettre une réponse coordonnée et efficace face aux futures crises sanitaires mondiales.
Le retrait controversé des États-Unis
La tâche s’annonce d’autant plus ardue que les États-Unis ont officiellement notifié leur retrait des négociations vendredi dernier. Cette décision, prise quelques heures seulement après le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, fait suite à un décret signé par le président pour retirer son pays de l’OMS.
Selon une source proche du dossier, le décret stipule que Washington cessera de participer aux négociations pendant la phase de retrait qui doit durer un an. Une position qui suscite l’incompréhension et l’inquiétude au sein de la communauté internationale.
Aucun pays ne pourra affronter seul la prochaine pandémie.
Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS
Malgré ce revers, le Dr Tedros garde espoir que les États-Unis reviendront sur leur décision. Il souligne qu’en matière de santé mondiale, la coopération multilatérale reste la voie la plus sage.
Une course contre la montre
Avec ou sans les États-Unis, les négociations se poursuivent à Genève dans l’objectif de finaliser cet accord crucial avant la prochaine Assemblée mondiale de la santé prévue en mai. Un véritable compte à rebours pour l’avenir de la santé mondiale.
Les yeux du monde entier sont tournés vers ces discussions qui pourraient bien façonner notre capacité collective à affronter les défis sanitaires de demain. L’heure n’est plus aux tergiversations mais à l’action décisive. Car comme le rappelle avec force le Dr Tedros, face aux pandémies, c’est maintenant ou jamais.